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Fête de la Science 2010 du 23 au 31 Novembre

Ars Mathématica
Cyberbase, Carrefour Numérique, Médiathèque, Bibliothèque
Cité des Sciences et de l'Industrie, Universcience
Panorama, enjeux et provocations du Bio-Art 
Overview, challenges and provocations of BioArt


Christian LAVIGNE (cybersculpteur),
Dr. Patrick SAINT-JEAN (enseignant-chercheur à l'ENS Cachan)
Dimanche 31 Octobre,14H00-15H15 à l'Agora

Entre le Molécule-Art et le Body-Art : le Bio-Art

Par Patrick SAINT-JEAN, http://patrick.saintjean.free.fr/
Maître de Conférence, Digital Design et Design Numérique
Nouvelles Technologies et Création
ArtsAps, Département Design, Ecole Normale Supérieure, Cachan, France

  
Pour la Science
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Science et Vie
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francesystemes
Introduction

Parmi les groupes, mouvements et tendances de l’Art contemporain depuis 1945, le Bio-Art français (BioArt anglo-saxon) est à lui seul un vaste domaine d’Arts, de Sciences et de Techniques.
Même si le Bio-Art peut se concevoir plutôt à l’échelle cellulaire ou tissulaire, il s’interactive pour, à la fois, découler et initier des actions aussi bien :
- du Land Art (du végétal au cellulaire),
- en passant par le Body Art ou Art Corporel, orienté sur la performance, l’événementiel et le médiatique,
- jusqu’à l’Art Moléculaire allant de l’expression moléculaire (« the Molecular Expressions Art ») tirée de l’imagerie microscopique utilisant des colorants, des marqueurs spécifiques et des protéines fluorescentes,
- voire de l’Art génétique, de l’Art transgénique,
- et du « Art Molecule », art de synthèse chimique des molécules organiques,
- pour rejoindre un Art cosmique avec les molécules de la vie et l’imagerie exobiologique (du cellulaire à l'être végétal extraterrestre de Sautereau),
- orientant les arts informatiques vers une algorithmie génétique et une vie artificielle,
- tout comme le Computer Art du « Molecular Art » avec le « 3-D Molecular Design » et la synthèse d'ADN.
- et même la cuisine dans son art culinaire avec la gastronomie moléculaire,

Mais tous ont un point commun qui les relie à l’Art en général : la matière, le concept et l’image qui vont naturellement apporter matière, réflexion et imagination à la peinture, la sculpture, à la photographie, à l’art vidéo et au film cinématographique ainsi qu’aux sciences assistées par l’ordinateur et l’informatique (« computer science ») où la vue d'artiste complète la visualisation scientifique, ainsi qu’aux arts informatiques (« computer art », « computer graphics »).

Il est possible de distinguer l'expression théorique de l'imaginaire biologique sur différents medium, de celle de la pratique directe du biologique à des fins artistiques.
Ainsi l'appellation Bio-Art dépendra aussi bien de la volonté de l'artiste, à se classer dans ce domaine ou seulement à classer une partie de son oeuvre ou les parties d'une oeuvre dont la démarche et/ou la pratique pourrait y faire appel ou interroger, que du critique dont l'argumentation devra faire preuve de références directes,  d'affirmations démontrées ou d'une simple expression de pensée. Le lecteur ou le regardeur appréciera.
Et le scientifique pourra de son côté dans son expression publicative (articles, livres sur le papier ou le web), faire appel à des vues d'artiste, faites par lui-même ou par des spécialistes des Arts appliqués ou du Design, pour visualiser (ou autres expressions sensorielles) un phénomène, un processus ou un fait qu'il ne pourrait tirer essentiellement de la captation, de la mesure et de la visualisation directe des mesures ou résultant d'un traitement scientifique de l'information.
Dans le cadre des films de science-fiction, la science est interrogée et interpellée de façon artistiques. Les documentaires scientifiques eux font appel à l'artistique pour vulgariser et faire comprendre le point de vue scientifique d'observation de la Nature. Seuls les films scientifiques à des fins d'acquisition d'information reste au plus près de l'objectivité même si l'objectif cinématographique et la coloration peut avoir toute la subjectivité objectivée d'une lame de microscope. Souvent le commentaire écrit ou verbal informant des références et d'un témoignage expérimental fera la différence avec un film de propagande ou commercial à caution scientifique.

Le Body-Art
Pour remonter au plus loin dans notre histoire, assimilées au body-art, si les modifications corporelles apparurent dès le IVe millénaire av. J.-C., avec les tatouages  et les piercings, peut-on se demander si les réducteurs de tête étaient les artistes des tribues ancestrales ? Les modifications corporelles ont généralement pour but une volonté esthétique et se classe alors dans le "Body Art", à différencier d'une volonté plus sociale (appartenance à un groupe, rituel, marque d’opposition…). Mais dans une époque plus contemporaine, le Body-Art est un Art Corporel issue de la performance pour explorer aussi bien la douleur (Michel Journiac, Orlan) que la jouissance, le désir ou la sexualité. L'art corporel est désormais un médium identifié et couramment employé par les plasticiens contemporains, mais également dans d'autres occasions sociales, ou son impact symbolique est largement valorisé (Body-painting, Body-building).

Les nouvelles technologies électroniques, numériques ou chimiques s'y impliquent fortement.

stellarcstellarcStelarc, de son vrai nom Stelios Arcadiou, né le 19 juin 1946 à Limassol (Chypre) est un artiste australien. Il est connu pour ses performances d'Art corporel dans lesquelles il mêle le corps biologique à des composants électroniques ou robotiques suivant le principe que le corps humain est obsolète (http://fr.wikipedia.org/wiki/Stelarc). Dans un entretien réalisé par Jacques Donguy publié dans L’art du corps, l’art exposé de man ray à nos jours, 1996, musée de Marseille, réunion des musées nationaux (http://www.arpla.fr/odnm/?p=5497) Stelarc pense : « Ce que je préconise, ce n’est pas d’adapter l’espace à notre corps, mais au contraire, de remodeler notre corps. La question est donc : comment modeler une physiologie humaine plan-planétaire… comment modeler un corps humain qui puisse existe dans des conditions variées d’atmosphère, de gravitation et de champ électromagnétique ? ».


PlastinationEn 2009, une technique scientifique, la Plastination, créée en 1977 par Gunter Von Hagens pour des besoins d'embaumement funéraire et également d'enseignement bio-médical, est utilisée non pas comme expostion de la connaissance dans son plus simple apparat mais pour une exposition artistique dans un musée sous forme d'installations de corps humains plastinés en situation, dans un but de spectacle de la connaissance de la vie et de l'être humain (Body-Worlds, 2007; Our Body, 2009). Ce qui provoca des émerveillements mais également des indignations allant jusqu'à l'interdiction judiciaire d'exposer, contraire à la liberté artistique (en fait plus lié à l'origine incertaine des corps mis en valeur artistique qu'à une volonté de censure de pouvoirs obscures sectaires).
Mel Van Dusen presents Gunther von Hagens, Body Worlds. and the plastination process :
http://mel.vadeker.net/evenementiel/our_body.html
Querelles toujours aussi vives et actuelles quand il s'agit de dignité humaine dont justement l'art est là pour nous interroger et nous faire nous questionner sans volonté d'y atteindre, mais à la fois assez dépassées par les nouvelles technologies numérique qui permettent de scanner son propre corps (même de son vivant) dans sa finesse et précision des plus intimes, de le virtualiser en 3D pour le mettre en situation et de le rematérialisé comme objet d'art avec toute les libertés de représentation et d'interprétation dans ses dimensions du concret-abstrait-virtuel, l'exposition au grand public gardant ses règles de choix, d'avertissement et d'explication sous la responsabilité de son commissaire d'exposition).

En effet les nouvelles technologies numériques et notamment la 3D et les effets spéciaux ont permis le développement d'un Body-art comme un Art numérique Corporel synthétique pour créer ses propre créatures (http://www.newtek.com/lw/creature/) sous forme de personnages designés sous Poser ou LightWave présenté au SIGGRAPH 2010, ou d'un kit de créature pour LigthWave dont :
"The Man Behind the Mutant" ("L'homme derrière le mutant") par Luis Santos :
MutantWell, wonder no more. Luis Santos, 3D artist and creator of "The Mutant" answered a few questions for us about this creature creation:
- What are your inspirations? My inspirations come from surrealism, hyperrealism and my peculiar sense of humor. I am also a big fan of cult movies and directors like David Lynch, Michael Haneke, Michel Gondry and Chris Cunningham, to name a few.
- For what kind of work are you most well-known? I am mostly known for doing all sorts of characters, modeling and texturing, and in the past (mid 90's) I've worked in commercials and music videos, for which I am less known.
- Who are your clients? My clients are mostly game studios nowadays. But I aspire to work in the movie industry.
- Why do you use LightWave 3D? Well, LightWave is like an old friend. I like the speed with which we can do things in modeler, without digging through menus and sub-menus, and without running the risk of losing the creative momentum. The way we can configure the interface also pleases me, as well as the great community of users that I can count on for support.  We are also blessed with marvelous LScripts and plug-ins that make our life easier. FPrime is also one of the strongest reasons I use LightWave 3D.
- Do you use any other programs? Yes, I use Photoshop and Mudbox.
- Briefly describe your workflow : My workflow is very handmade, as I paint a great deal of my textures by hand; especially skin layers and eyes. So briefly, the workflow goes like this : Modeler : Base mesh creation and UV ; Mudbox : Sculpting, painting and posing ; Layout : Lighting, texturing, material creation and render ; Photoshop : Texturing, finishing.
-What are some of your favorite projects that you've worked on? It's hard to say, because I almost never get fully satisfied with what I do, but I had a lot of fun doing the "butcher" and the "rock-a-billy "
See the "butcher" and "rock-a-billy" images in our LightWave Gallery at http://www.newtek.com/lightwave/95_gal.php
You can see more work by Luis Santos on his website - http://www.luissantos.net/ 

Le Bio-art sur Wikipedia français
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bio-art
Le bio-art décrit une évolution récente de l'art contemporain, prenant pour medium les ressources plastiques offertes par les biotechnologies. Culture de tissus vivants, modifications génétiques (Eduardo Kac), morphologiques (Marta de Menezes), constructions analytiques (Olga Kisseleva) et biomécaniques (Symbiotica) ont toutes été exploitées par des artistes qui s'approprient des techniques et des thèmes de réflexion très controversés aujourd'hui.
Ces expérimentations sont parfois en relation avec le propre corps de l'artiste (culture de sa propre peau, projet de transfusion de sang de panda rendu compatible...), et mettent à nu les peurs traditionnellement inspirées par la technologie.
Le bio-artiste le plus connu est sans doute Eduardo Kac, dont la « création » de la lapine Alba avec l'INRA a été très médiatisée.
http://www.journaldunet.com/science/art-et-science/bio-art/bio-art.shtml
http://ec.europa.eu/research/rtdinfo/special_as/article_814_fr.html
http://cabougeensvt.over-blog.com/article-histoire-des-arts-en-svt-45642819.html
alba   alba   clonewar

Le BioArt sur Wikipedia anglais
http://en.wikipedia.org/wiki/BioArt
BioArt is an art practice in which the medium is living matter and the works of art are produced in laboratories and/or artists' studios. The tool is biotechnology, which includes such technologies as genetic engineering, tissue culture and cloning. BioArt is considered by most artists to be strictly limited to “living forms,” although there is some debate as to the stages at which matter can be considered to be alive or living. The materials used by Bioartists are cells, DNA, proteins and living tissue. Creating living beings and practicing in the life sciences brings about ethical, social and aesthetic inquiry. The phrase "BioArt" was coined by Eduardo Kac in 1997 in relation to his artwork "Time Capsule". Although it originated at the end of the 20th century through the works of pioneers like Kac and Gessert, BioArt started to be more widely practiced in the beginning of the 21st Century.

Les Wikipedia de chaque pays ont un tronc commun dans l'histoire mais rajoutent leurs spécificités.
Si l'événement médiatique situe le début du Bio Art en 1997, le web montre toute la variété du Bio-Art dont les débuts serait plutôt des années 60.

Le Bio art au Pays Bas
http://www.bioart.nl/uk/company.htm

The name bio art was officially registered in 1988 with the Chambers of Commerce in Middelburg, under the number 29641.
It's the umbrella that covers an assorted mix of activities.
bio art produces both biological- as well as artistic works, by combining and applying various techniques in the art of taxidermy and the manufacturing of (for instance) statues of wildlife in bronze or other materials.
Previous to this was a twenty-five year period of numerous activities on the biological and the artistic field, such as :

  • taxidermy of birds and mammals
  • plankton analyst of marine flora and fauna for a research institute
  • production (for educational purposes) of life cycles of various arthropods
  • sculpting biological models of invertebrate animals in resin or wax for museum exhibitions
  • reconstruction of prehistoric animals as Archaeopterix litthografica
  • sculpting and casting life-size garden statues in ceramics, bronze or resin
  • wild-life photography
  • tutor of taxidermy techniques
  • author of various articles about wild-life in the Netherlands
  • initiator and founder of the Biological Museum Zeeland (director/curator from 1977 to 1996)
Le Bio-Art et le Moléculaire prébiotique
http://www.exobiologie.fr/index.php/vulgarisation/chimie-vulgarisation/lorigine-des-premieres-molecules-prebiotiques/
Il ne s’agit pas là de parler de panspermie (un apport « clé en main » de la vie depuis l’espace), mais d’une origine cosmique des molécules nécessaires à l’apparition de la vie sur Terre. Cette dernière piste est à ce jour la seule des trois qui repose sur des observations. Nous sommes certains que des acides aminés synthétisés dans l’espace sont « tombés » du ciel. Il n’est cependant pas exclu que la « vérité », si nous la connaissons un jour, repose sur un triptyque synthèse atmosphérique/au fond des océans/ apports extraterrestres.

Art génétique . Art transgénique
http://viapictura.over-blog.com/categorie-635671.html
 La toile de 5m x 3 (extraite du pictorama) décrite précédemment, relative aux O.G.M. prend la biologie comme sujet et met en question certaines de ses composantes, avec les supports habituels de l'art.
Il existe d'autres pratiques artistiques qui prennent la biologie comme médium en proposant des oeuvres d'art vivantes. Ce sont des pratiques qui reposent sur les mécanismes du vivant.
Dans cet art biologique on peut distinguer deux aspects:
-l'art génétique: c'est la manipulation des gênes et de l'ADN.
-l'art transgénique: c'est l'introduction d'un gêne artificiel dans le patrimoine génétique d'un être vivant, ou le transfert d'un gêne d'une espèce dans une autre.
En art biologique les oeuvres sont encore limitées en nombre.
Citons quelques artistes tels : Gessert, E. Kac, de Ménézès. Leur travail s'intéresse aux relations de l'humain à la technologie, aux modifications que la biotechnologie peut apporter. Ils démontrent la perméabilité entre les espèces et la continuité dans la complexité du vivant, à l'opposé de la fixité de certaines théories.
L'art biologique créé un lien entre Nature et Culture : l'oeuvre appartient à l'une et l'autre.
Il est nécessaire de parler du travail d'Edouardo Kac et de l' impact culturel de la Biotechnologie.
Kac propose la biorobotique: le corps des robots est doté d'éléments biologiques.
Biobot est un robot possédant une composante biologique active.
Puis E. Kac va créer un chien vert fuorescent: c'est la notion d'art tansgénique.
De même la création de Alba: lapin transgénique ayant reçu une protéine vert fluo.
Une autre créature connue est la lapine Albane. (présente dans la toile "les O.G.M.")

William Latham
Cet artiste fut un des premiers à s'exprimer visuellement à partir d'algorithmes génétiques dans le Computer art et l'Art génétique.
http://doc.gold.ac.uk/~latham/

Molecular Art | Molecular Science, la Machinerie de la Vie
Home of David S. Goodsell
http://mgl.scripps.edu/people/goodsell/
David Goodsell, PhD, scientist, author and artist of all things small, creates landscapes that accurately illustrate the size, shape, and distribution of proteins in their natural environment of the cell. These unique images connect the molecular world, inferred by X-ray crystallography and NMR spectroscopy, with the cellular world, observed by light and electron microscopy.

Synthèse à façon de molécules organiques
Société @rtMolecule sur le Net spécialisée en synthèse à façon de molécules organiques comme on produirait des peintures pour l’Art pictural.
http://www.artmolecule.fr/

La cuisine, un art moléculaire
http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2009/10/09/la-cuisine-art-moleculaire_1251711_3238.html
Il flottait comme un parfum de modernité dans la vénérable Maison de la chimie de Paris, mercredi 7 octobre, lors du colloque qu'elle organisait sur le thème "Chimie et alimentation". D'une part parce que les sujets abordés - sécurité alimentaire, qualité des produits, plaisir de bien manger - s'ancraient résolument dans notre époque et notre quotidien. D'autre part et surtout parce le chimiste Hervé This, très dynamique défenseur de la gastronomie moléculaire, y intervenait à plusieurs reprises. Démontrant par là même que cette discipline scientifique, longtemps cantonnée aux laboratoires, commence à avoir droit de cité... dans les cuisines.

The Molecular Expressions Art in Photomicrography website
http://micro.magnet.fsu.edu/microscapes/index.html
Using multiple-exposure techniques in classical film photomicrography (photography through a microscope) we have succeeded in constructing a series of unusual photographs that we have termed Microscapes. These photographs are intended to resemble alien and/or surrealistic landscapes.
The basic construction of these images is discussed in our Photo Primer under the subsection on Creative Photomicrography and involves the classical microscopy techniques of brightfield and cross-polarized illumination, assisted by basic visible light color-filtering processes. Microscapes consist of multiple exposures (so far from 2 to 9) fashioned on a single frame of 35mm transparency film.
The Microscape links below describe the name of the image and the chemicals used for construction.
http://micro.magnet.fsu.edu/primer/virtual/galleria/photogallery.html

Molecular Biology and the Arts en Allemagne
http://www.wired.com/beyond_the_beyond/2010/07/molecular-biology-and-the-arts/
When Life Becomes Art: Molecular Biology and the Arts
Evening Lecture by Dr. Ingeborg Reichle
(Berlin-Brandenburg Academy of Sciences and Humanities)
Tues. 20 July 2010 19:00 hrs.
at the Academy of Media Arts Cologne (KHM), Aula, Filzengraben 2, 50676 Köln
By contrasting contemporary art with recent scientific developments, it is possible to demonstrate that art today not only serves to comment on science, but also represents a form of research and knowledge production in its own right, though one belonging to a radically different epistemological tradition. (((I like my transgenic purple goo to be radically epistemological.)))
Moving beyond the postulated dichotomy of the “objective” sciences and the “subjective” arts, contemporary art shows us that art is no longer limited to the production of beautiful artefacts, but has established its role as a legitimate form of knowledge production in its own right. Today the engagement of art with science ranges from artists’ iconological handling of scientific imaging to research projects executed as artistic endeavours by artists working in the laboratory. In
the last two decades we have seen a number of artists leave the traditional artistic playground to work instead in scientific contexts such as the laboratories of molecular biologists. Such artistic interventions in genetics and biological forms have made possible new means of artistic expression and art forms, like ‘Transgenic Art’ and ‘Bio-Art’.
These new art forms differ dramatically from more traditional artistic approaches that explore the natural and additionally have developed new methodologies. More radically these new art forms have crossed the boundaries between the artificial and the natural, provoking a different understanding of ‘nature’.
Dr. Ingeborg Reichle is an art historian and theorist at the Berlin-Brandenburg Academy of Sciences and Humanities, Germany. From 1998 till 2005 she was active at the Humboldt-University in Berlin. She has done interdisciplinary studies in London and Hamburg and holds an MA in Art History from the University of Hamburg and a PhD at the Art History Department at the Humboldt-University in Berlin. Her doctoral dissertation, dealing with Art and Biotechnology in the Age of Technoscience, was published (Springer 2005, in German) 2009 at Springer in English: “Art in the Age of Technoscience. Genetic Engineering, Robotics, and Artificial Life in Contemporary Art.“ From 1998 to 2003, she lectured on gender studies and new media art at the Art History Department at the Humboldt-University and was involved in the practical application of electronics in the deployment of computers and new media in art historical works like PROMETHEUS and she was developing relevant internet resources. Since 2005 she is active as project leader of the interdisciplinary research group “Bildkulturen” at the Berlin-Brandenburg Academy of Sciences and Humanities in Berlin and lectures at the Hermann von Helmholtz-Zentrum für Kulturtechnik at the Humboldt-University in Berlin.

Patrick Saint-Jean et le Bio-Art (1974-2010)
 
En 1967, Patrick Saint-Jean met en place, dans la salle de bain, son petit laboratoire de chimie de synthèse des matières plastiques et caoutchouteuses, associant au concret de la matière, l’abstrait des écritures chimiques et l’imaginaire issu de la forme des résultats obtenus, et du virtuel chimique, comme déjà il l’abordait en composition musicale, par l’association entre matière sonore, écritures formelles mathématico-informatiques et l’imaginaire des formes issues du virtuel sonore.
Par des copolymérisations successives et des catalyses par oxydo-réduction ou réactions endo/exo thermiques et provoquant des effets de pression canalisée par des augmentations de volume, il rêve alors dans son expérimentation d'obtenir des "oignons de tulipe" capables d'engendrer des tiges tubulaires et une fleur en final (... très plastique).


A la plasticité de la matière organique, il cherche également celle de la biologie par l’extraction de l’ADN, à l'instar des prix Nobel Monod, Jacob et Wolf identifiant le code génétique, pour identifier lui-même les codes formels d’une esthétique vitale par une trilogie matière-forme-vie dans l’invisible des formes de la vie donnant une dimension artistique et humaine et qu’il généralisera dans la trilogie concret-abstrait-virtuel.
Pour lui, exposant visuellement en éprouvette une architecture plastique interne d’une substance biologique, se présentant habituellement sous d’autres formes à la perception humaine, était sans doute son premier acte de Bio-Art.


Prenant une stature scientifique professionnelle dès 1974, il développe des techniques d’imagerie numérique et de microscopie quantitative au CEA CEN-FAR fin des années 70, et montre alors qu’une photographie d’un noyau cellulaire en mitose, numérisée à partir d’un bélinographe et traitée numériquement pour en extraire des reliefs et éléments pertinents, était déjà comme exposer son potentiel génétique ou biologique dans une expression artistique qui tente de faire percevoir des points de vue inhabituels d'une nature biologique prise pour modèle.
Utilisant les mémoires d'images adressables dans la mémoire centrale du mini-ordinateur, et l'écriture assembleur en relatif et en auto-générateur de code, il conçoit les premiers automates cellulaires pouvant se déplacer de façon autonome dans la mémoire visualisable sur l'écran : le programme s'auto-déplace (en tenante compte des lignes pour ne pas se disloquer) comme une cellule visualiser sur l'écran et réagit (absorbe ou expulse) en fonction de l'environnement (autres programmes dans la mémoire d'image).


 
Début des années 80, à l’Université Paris XIII, il renouvellera sa démonstration avec l’expression de l’imagerie numérique de la culture cellulaire de gliales et de la Robotique de Laboratoire, puis la visualisation de mitose (division cellulaire) en 3D à partir d'une tomographie optique en pilotant le Z (focus) du microscope.
Et dès 82, par la psycho-physiologie de la perception en Arts Plastiques et Sciences de l’Art de l’Université de Paris I, il montre par l’analyse de texture appliquée aux mouvements des yeux (processus markovien et textures prétopologiques) que l’on pourra observer et admirer une image biologique exprimée numériquement tout comme une oeuvre d’art.
  
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Il confirmera cette volonté commune avec l’artiste peintre Nicole Lemaire d’Agaggio qu’il rencontre lors de son lancement de l’Art Holographique en 82 à l’Unesco avec le Trésor de Trace et l’holographie bulgare, et qu’il retrouve à la galerie Gorosane en 86,

    
dédicaçant son livre sur « La volupté dans l’Hyperabstraction expliquant sa démarche et ses peintures («Origine de la vie», «Accouplement moléculaire», et «Molécules support de la pensée».
   

En associant leurs points de vue, ils étaient d’accord qu’il pouvait exister dès lors un Bio-Art issu aussi bien de la peinture que de la pictorialité de l’image numérique d’un Computer-Art initié dès les années 50 avec la musique, puis par le graphisme et l’imagerie numérique biomédicale en relation avec un Body-Art des années 60 plus intériorisé.

Ce n’est qu’en 1996 qu’un journaliste de Pixel magazine (N°29) annoncera et montrera des travaux de Bio-Art de Patrick Saint-Jean, notamment réalisés à partir de la conception, la modélisation et la programmation de fractales et Julia Set du troisième ordre.

   

  FractoCell3D
                     FractoCell 2D, Patrick Saint-Jean, 1994                     FractoCell 3D et Texturologie Quantique, Patrick Saint-Jean, 2010

Depuis près de 10 ans Patrick Saint-Jean, prépare un travail d'écriture de Bio-Art sous forme d'un roman de science-fiction reality-show, pour expliquer et vulgariser ses théories, mathématique et philosophique, de Texturologie quantique qui font réfléchir sur l'intrication des mondes socio-culturels et économico-politiques dont les éthiques restent à leur image. L'oeuvre se décline sous forme d'un livre servant de scénario pour un film d'animation 3D créant l'événement, et d'un site de "serious game" dont le pitch serait une histoire interactive du concret-abstrait-virtuel : "d'un jeune chercheur humaniste voulant consacrer sa vie aux autres suivant un parcourt en génie biologique et médical ; après avoir été ingénieur en Informatique-Electronique-Automatique, et s'inscrivant dans une posture scientifique de docteur en biologie, il conçoit la notion de capteur de virus en 86 pour compenser les défaillances de l'AZT comme thérapie du SIDA ; mais devant les galères et les embrouilles de la société de son temps où en fin de siècle et de millénaire, les philosopheux plastichiens détruisent les salles d'arts informatiques qu'il avait installées, il s'aperçoit alors que le Docteur Jekyll se fait doubler par Mister Hyde qui transforme les capteurs de virus qu'il avait conçu, en bombes à fragmentation nucléosidaire, et que pour le contrer il va inventer Master Ideous, le Maître des idées qui lui livre le secret des missiles biologiques ; ... mais le Master Ideous à son propre double Minister Hydeous ; alors ... les montres ne sont pas ceux que l'on croit et tout se joue en direct sur le web".

Un autre travail qui lui est important et plus immédiat (c'est peut être l'artiste qui parle avant le scientifique) : imaginer dans sa tête la neuroglia comme un réseau de gliales contrôlant les réseaux de neurones, et ce, bien sûre, au sens de la systémique et de la cybericité dans son auto-structuration et son interactivité et non au sens de la cybernétique dans son rapport maître-esclave et son asservissement ; les moteurs amiques contrôle enfin les moteurs d'intelligence artificielle ; c'est un peu la revanche de l'âme sur l'esprit ou tout simplement le ré-équilibrage concret-abstrait-virtuel des propriétés du mental de l'être humain que les lobbys ont détourné.
Marvin Minsky au MIT avait du mal, dans sa " Society of the Mind ", à définir l'âme dans le rôle de l'intelligence artificielle et l'avait mise de côté.
Et la société française, toujours réductionniste et très intellectuelle, l'a appelé " Société de l'Esprit " puis Société de l'information, simplifiant ainsi le mental par l'esprit, le sens et la sensibilité par la sémantique et le traitement machiniste de l'information. Tout une philosophie à questionner et à revoir.
Pour lui, mathématiquement la prétopologie (texturologie des assemblages de différences formant des réseaux de réseaux relationnels) est à la neuroglia ce que la topologie (ordre et classe identitaire) est aux neurones, ou ce que l'on en fait en intelligence artificielle puisque la biologie nous en dit plus sur sa complexité encore difficilement modélisable informatiquement. Concentré avec les texturologies quantiques à définir une intelligence artificielle âmique sur laquelle se grefferait une intelligence artificielle plus "spirituelle" classique de la logique pure au bayesien, car tout est question de définition, il s'intéresse à celle de l'âme d'une part de l'instrument de musique plus qu'à celle de la religion ou de la poésie romantique, même si toute perception, interprétation ou démonstration humaine des propriétés mentales restent intéressantes en poïétique dans les processus de création. Les gliales ont peut être ce rôle, les neurones étant les cordes, laissant à la société le soin de jouer correctement de l'instrument pour exprimer sa propre musique ... mais l'instrument humain est capable de prendre son archet et jouer sa propre musique, ... alors ... D'autre part sur le plan de la vision mentale, elle est pour lui ce qui permet une holographie systémique plus riche que la simple vision binoculaire pour percevoir un monde en 3D autrement que sous forme d'images 2D stéréo. Peut être une mise en relief que le changement permanant de points de vue transforme en une mise en scène 3D voire multidimensionnelle, une sculpture mentale virtuelle que la reproduction par imprimante 3D (également la stéréolithographie, les fablab) concrétise dans notre monde réel spatio-temporel, et que l'alioscopie en tente une approche planaire qu'il faudrait peut être penser sphérique. Sur le plan du langage et de l'écrit c'est aussi pour lui comme une texture hébraïque entre les écrits de Sion et la parole de Jérusalem qu'il essaie de recréer dans le moteur sémantique amique de son PolyAgogic CyberSpace où les chemins des nouvelles écritures non de sens qu'associé à la sensibilité sensorie-motrice de l'émotion dans le Design du concept multimédia.
Si l'artiste peut se tromper tout comme le scientifique, la mise en situation réflexive et interactive ne peut que faire émerger des vérités (même si l'artiste cherchera toujours l'autre vérité).
Ainsi le passage de la démarche artistique de prendre la nature pour modèle et celle du scientifique de faire un modèle de la nature est intéressant quand ils sont placés en feedback l'une de l'autre. La frontière devient alors membrane permettant une interactivité tout en gardant chacun son domaine entre art et science, l'un traitant du subjectif et de l'objectif subjectivé, et l'autre de l'objectif et du subjectif objectivé, l'un faisant paraître la vérité, l'autre la faisant apparaître.

Mais pour en revenir à des démarches plus scientifiques dans son domaine de recherche, il cherche à modéliser informatiquement la neuroglia par une visualisation scientifique 3D et une simulation numérique dynamique, pour servir de support visuel interactif et expliquer les découvertes scientifiques réalisées au Laboratoire INSERM du Collège de France par l'équipe du Docteur Christian Giaume. Ainsi par exemple les courbes obtenues en temps réel des transferts de calcium pourrait servir d'entrée à un modèle de comportement dynamique en 3D de la neuroglia qui simulerait un réseau de connexions ternaires présynaptique-postsynaptique-astrocite soumis à des perceptions extérieures ... laissant au scientifique le soin d'observer, de faire apparaître et d'interpréter la phénoménologie par rapport à sa culture scientifique de référence, et à l'artiste d'exposer soit les résultats au mieux (contrôle de la forme et de la couleur) pour en faire apparaître les éléments pertinants (features) pour le scientifique et le public (arts appliqués, communication), soit pour exprimer sa propre vision du phénomène par rapport à son être et sa propre culture artistique (arts plastiques).
Et quand l'artiste reprend ses droits : ce serait de faire, à partir du virtuel numérique et d'une imprimante 3D, une sculpture numérique interactive de la neuroglia, un peu comme Nicolas Schöffer faisait ses tours cybernétiques. Mais là nous serions dans la cybericité ... l'être dans son environnement complexe concret-abstrait-virtuel, l'artiste et le regardeur interacteur, intercréateur et intercréacteur travaillant dans son laboratoire-atelier d'artiste plus qu'une idée, une sensation, ... une émotion auto-structurante dans toute son action synergique-synesthésique-synectique.

Bio-Ethique et Bio-Technologies

Rappelons que déjà en 1983 les chercheurs se posaient la question.


Et déjà proposé en 1974 par Alan Baddeley, de l'Université de York, "le modèle le plus influent de la mémoire de travail repose sur une organisation hiérarchique. Au sommet, un administrateur central remplirait les fonctions de chef d'orchestre. Ainsi, dans l'hypothèse d'un calcul mental, il gérerait le déroulement des opérations. Toutefois, en raison de ressources limitées, il s'en remettrait à des systèmes esclaves pour les opérations de stockage temporaire de l'information".
Sortie du colonialisme dans les années 50 et 60, en 80 la cybernétique parlait encore d'asservissement et de maître-esclave ...
mais ce n'était que pour les machines programmables et les robots ... les fusées et les missiles ... et pas vraiment pour la société ou les individus pour lesquels on préfère parler de plus en plus de gouvernance et de régulation ... de navigation (browser, 1995) et de Cybericité (PSJ-2000) ... Le reste est déjà oublié. Même si toute épidémie peut toujours revenir dans l'insalubrité sociale ... et mentale.
Mais d'autres questionnements sont maintenant plus contemporains et n'ont pas forcément trouvé de régulation temps réel et même préventif : les ogm, les subtances toxiques dans les jouets d'enfant et les emballages alimentaires, l'utilisation de médicaments douteux interdits ou supprimer dans d'autres pays que le sien, les polutions locales industrielles, et de façon plus générale tout ce qui est en interaction avec le biologique qu'il soit naturel ou humain, où toute spéculation économique et marchande peut devenir un crime contre l'humanité.