CREDACI

Design
ENSC

MESR
L'UPIC-CNET-SILOCoMuVi 1975-77
Remise en 2009 du mémoire de Patrick Saint-Jean au Musée de la Musique,
Cité de la Musique,
221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris, Tel : 01 44 84 45 00
A l'occasion du Colloque : La musique électroacoustique de Iannis Xenakis
Mercredi 23 mai 2012 - Vendredi 25 mai 2012, Université Paris 8
Coordination Makis Solomos, Guillaume Loizillon, Anne Sedes,
Daniel Teruggi, Sharon Kanach, Moreno Andreatta

L'UPIC est-elle un instrument de musique électroacoustique ?
par
Patrick SAINT-JEAN
http://patricksaint-jean.fr/, http://patrick.saintjean.free.fr

Maître de Conférence, Digital Design et Design Numérique
Nouvelles Technologies et Création, ArtsAps, Master Design
CREDACI (Centre de Recherche et d'Etude en Design Arts et Création Industrielle)
UCVI (Univers Cités Virtuelles Interactives, Université Virtuelle Interactive)
Ecole Normale Supérieure,  Département Design, Sciences Humaine, Cachan,
Docteur en Biologie de l'Université de Paris XIII,
Ingénieur en Informatique-Electronique-Automatique de l'ESIEA


  Wikipedia

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Introduction

Origine de l'UPIC

Les années sont passées et l'énigme de "l'UPIC de Iannis Xenakis" est restée à ce jour très vague, ..., très ambigüe, ..., très obscure.

Mais, il en va ainsi : il fallut si longtemps pour écrire l'histoire de Rodin et de Camille Claudel. Alors, ...
Bien sûr, il ne s'agissait pas d'une histoire d'amour déçu, et qui n'avait pas besoin à l'époque de défrayer la gazette dans une sombre histoire d'intérêt marchand ou de morale cléricale abscons, ... quoique sur un autre plan ... mais résonnait une fois de plus au nom de la liberté et de l'engagement de l'artiste, d'être sans être possédé, d'être sans être dépossédé.

Et après le recul de plus de quarante ans de recherche et création, c'est en fait une histoire de passion artistique, commencée dans la deuxième partie des années 60, et d'amitié envers un compositeur et son œuvre, qui tourne mal ; et dans toutes les pulsions des joies intenses des synergies, synectiques et synesthésies très intérieures qui ne demandent qu'à s'exprimer dans la création et le don d'une partie de soi, pour son altérité, l'autre qui est en nous, à qui elle ne demande qu'à être partagée pour faire vivre son autre moitié, sa propre singularité, mais ... qui finit dans le doute, l'évidence, la désolation, la frustration, la spoliation, la dépression, la tentative de suicide, ... le black-out, puis ... la révolte, la lutte pour une vie, sans musique, non, une vie à avancer sans cette musique, sans son compositeur, pourtant toujours présente par elle-même mais aussi par toutes les profondeurs qu'elle avait engendrées, vivante, autrement, mais bien réelle.

L'Histoire s'est écrite avec une certaine omerta sur les origines de l'UPIC dont les journalistes et critiques l'ont qualifié de "faite par Iannis Xenakis" puis "faite au CNET à Issy-le Moulineaux" ou "faite au CEMAMu" sans donner de précision et commentaires autres que ceux fournis par les interviews de Iannis Xenakis, parfois très possessifs, et souvent très évasifs.

Un jour, il faudra en écrire une autre avec un petit h : celle d'un concepteur, Patrick Saint-Jean, qui dans une aventure passionnante, mais aussi dans une galère de chercheur en début de carrière, s'est vu spolié de sa propriété intellectuelle, pire de sa propre création artistique, lien ultime entre complices d'une même pensée, d'un même imaginaire mais qui s'exprimaient et s'appropriaient autrement.

Ce n'était pas la première fois pour
Patrick Saint-Jean, même si cette fois-ci l'intensité était majeur. Un jour il déposa un dossier pour un concours Philips sur un Orgue à bandes électromagnétiques ; son dossier fût perdu et malgré ses brevets, il apprit qu'il fut fabriqué en Angleterre ...
Et il en verra d'autres : un directeur de laboratoire (et de Cabinet) qui déposera 3 brevets sur les recherches de son laboratoire (un faux pour l'INSERM, un faux pour l'Université et un vrai en son nom) et se fera verser des sommes importantes du Ministère pour se créer sa propre société, ainsi les travaux de Patrick Saint-Jean sur la Robotique de Laboratoire n'auront pas les développements escomptés en France autre que celui de Prolabo qui utilisera faussement le label pour vendre ses centrifugeuses et autres ustensiles comme Robotique de Laboratoire, laissant le marché de la vraie RdL à Perkins-Elmer qui en fera une super-réalisation telle qu'il l'avait conçue.

Mais en tant qu'enseignant il connaîtra aussi l'inverse : l'étudiant qui récupérant un travail commun pourtant fortement conçu par son "prof " se fera diplômer ailleurs.
Il connaîtra tout autant les rêves américains où, après avoir déposé des brevets sur la "poperisation" (éclatement) industrielle par micro-ondes en continu du maïs et du millet, son commanditaire fabriquant les "popers" à gaz fera faillite juste avant son arrivée aux USA, et 10 ans après, il sera contacté, trop tard pour tenter de poper le riz afin de nourrir en urgence une population africaine affamée par les sécheresses ; et où après avoir conçu la fabrication industrielle robotisée de plaques holographiques pré-enregistrées d'œuvres d'art de haute qualité, le commanditaire arrêtera le projet à la sortie de faux hologrammes à bulle de Walt-Disney à Los Angeles.
Il en verra d'autres comme la destruction de ses salles d'arts informatiques par les iconoclastes "philosopheux-intégristes-plastichiens" de l'écriture, technophobes, décideurs au pouvoir-incompétence-xénophobie exacerbé ; autrement dit une fin de siècle et de millénaire banale qui se voulait anticiper Malraux.

Mais, combien de créateurs que le Marché de l'Art a frustrés, ou que la Société, prostituée au Marché et au Star-System, a floués au prix de la médiocratie et de la voyoucratie ? Le contexte est bien là depuis des décennies et le contraire est une exception semble-t-il que l'on maquille pour le marcher. La culture théorique comme toute religion apporte cette naïveté qui libère l'artiste dans sa création qui heureux de faire, heureux de donner en partage permet d'encaisser tous les contraintes et, jusqu'au boutiste, arriver à ses faims et fins créatrices qui aboutissent à la réalisation ... ou à la frustration, mais toujours à l'expérience personnelle, un vécu sans pareil.

Donc l'intérêt dans le processus est de voir à quel moment il se produit, dans quelle condition et pourquoi il n'est pas qu'une perturbation de la vie mais un vrai bouleversement asocial, et aussi de le prévenir et l'empêcher où de le compenser non pas seulement pour les acteurs en jeu mais également pour l'œuvre résultante qui est un bien commun, un patrimoine collectif qui ne doit dépérir. Combien de richesses restées virtuelles la Société "française" a perdues ?

On constate en effet qu'entre le processus de création (poïétique) et celui de socialisation par le travail, individuel, collaboratif et coopératif à travers le marché, le processus de viabilisation (PLM artistique, product lifecycle management, cycle de vie de l'œuvre, ... et de l'artiste) est soumis à des contraintes parfois excessives, souvent contradictoires, et toujours paradoxales, qui détournent l'œuvre originale pour en faire un produit plus marchand à la hauteur de ses instigateurs mais non de ses concepteurs. Cela explique sans doute le long combat que même Patrick Saint-Jean pour l'unification dans la coopération de l'artiste-artisan-industriel pour la démocratisation de l'œuvre d'art de qualité intégrant l'œuvre plastique et appliquée voire impliquée.

Depuis plusieurs années la Société répond à cette problématique. Avec l'Europe et la Société de l'Information, la notion de projet subventionné nécessite la déclaration des participants avec le dosage du travail et des responsabilités. Le Cinéma et la cinématographie y répond déjà avec sa notion de casting et de générique, et de fonds culturels, où tous les acteurs directs et indirects y trouvent leur place (enfin presque car des œuvres brûles où disparaissent, et les droits vont plus souvent aux gestionnaires et aux ayant droits plus qu'aux auteurs mêmes de leur vivant sans partage). Mais nous trompons pas : nous sommes dans l'Europe des Marchands : un projet sur dix est accepté une année, et l'ensemble des idées est récupérées pour arriver dans d'autres mains à travers le jeu des experts et des cabinets d'audit. Et tout l'art pour certains est de détourner les projets commun pré-sélectionnés à des fins personnelles. Et ce que l'on ne fait pas sur place, on le fait faire ailleurs, de façon plus rentable pour les financiers, mais pas forcément pour le projet (quoique ?).

Des faits à la disposition de la nouvelle création, des expériences de pensée : analyses, critiques et histoire de demain.

Voici donc un premier regroupement des éléments objectifs mis à la disposition des chercheurs, compositeurs, musiciens, musicologues, sociologues et historiens, et, de par l'Internet, à tous ceux qui voudront revivre cette aventure technologique, ergonomique, esthétique, musicologique, philosophique et en faire un acte de Design, d'arts appliqués, plastiques et impliqués, voire PolyAgogic.
Plus tard, quand les faits seront acquis et dépassionnés, nous essayerons de faire revivre cette poïétique aventureuse avec tous les paradoxes, les contradictions, et les extrêmes que la passion dévoile.

Suite à un appel téléphonique de Thierry Maniguet, Conservateur au Musée de la Musique, qui, ayant consulté l'Internet, invitera Patrick Saint-Jean à visiter en avant première (2008) l'exposition en préparation sur les instruments de musiques contemporains de Mars 2009, 33 ans après sa conception, Patrick Saint-Jean décide alors de déposer au Musée de la Musique de la Cité de la Musique, un document composé d'un mémoire d'ingénieur (1977), des impressions des diapositives de présentation et un stylo graphique personnel, - manquant à la table numérique exposée et pouvant ainsi mieux expliciter sa fonctionnalité première : plus que le "simple" dessin mais le Design de la musique, dans son architecture topologique hors temps, en temps et temporelle comme définit par Xenakis mais également dans "l'urbanisme" relationnelle prétopologique de l'évolution structuro-fonctionnelle -, le tout pour accompagner l'exposition de la première version officielle de l'UPIC, avec la demande expresse et argumentée de voir, sur le commentaire lui attenant, la mention : Système UPIC "fait pour" et non "fait par" Iannis Xenakis, voire plus : Le Système UPIC a été conçu par Patrick Saint-Jean (1975-76), responsable de l'organisation et des recherches du CEMAMu au CNET du 1/10/74 au 31/1/77, avec réalisation en partie par lui-même du premier prototype en 1976-77, et réalisation reprise en version simplifiée par Guy Médigue 1977-80).


Thierry Maniguet, Conservateur et Eric de Visscher, Directeur de la Cité de la Musique en accuseront réception en 2009.

lettre1  lettre2

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Photographie du l'UPIC
Extraits du mémoire

Ce mémoire sera rédigé en 15 jours à partir du travail de Patrick Saint-Jean, déjà effectué sous forme de rapports, et verra le jour par la gentillesse et la responsabilité d'Alain Profit, Secrétaire Général du CEMAMu et directeur du CNET d'Issy-les-Moulineaux, qui financera la reproduction.

http://patrick.saintjean.free.fr/phpwebgallery/picture.php?/2157/category/160, de 2157 à 2185 et de 2153 à 2156

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La deuxième partie du mémoire concerne la conception d'un système programmable de conversion numérique analogique de qualité HI-FI.
Ce système n'était pas qu'un simple CNA mais devait permettre d'une part de compenser la lenteur du traitement informatique par un pilotage d'automatismes programmables pour enrichir la matière sonore et la rendre vivante, et d'autre part de donner à l'UPIC sa fonctionnalité d'un instrument interactif temps réel en HI-FI stéréo, voir plus ... acousmatique.
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Parallèlement à l'écriture nécessairement abstraite des rapports, pour "concrétiser" sa conception dans une virtualisation travaillant l'imaginaire, en attendant de pouvoir le concrétiser réellement par le prototype, l'auteur, Patrick Saint-Jean en dessine, en design l'architecture du système SILOCoMuVi nommé UPIC.
UPICDiagramme
Puis, il écrit alors un scénario et un scénarimage pour simuler l'utilisation du système, et s'aider à mieux exprimer le cahier des charges passant de l'un à l'autre entre l'écriture abstraite de la conceptualisation et l'écriture brute du rapport préparant le prototype expérimental concret évolutif suivant les problématiques et les avancées possibles.
Ce qui permettra à travers une mise en scène, de définir une scénographie d'un nouveau type de compositeur de musique et de spectacle visuel.

  




 (Aquarelles de Dominique Saint-Jean, Architecte DPLG, 1977, mise en diapositives et numérisés).


Evolution de l'UPIC vers le PACS

Critique de l'UPIC
Malheureusement le rapport effectué par Patrick Saint-Jean et transmis au Ministère de la Culture pour l'obtention des subventions ne semble pas encore diffusé.
Il montrerait surement plus de précision sur les vraies volontés de la conception du SILOCOMuVi nommé UPIC, et aurait évité toutes les dérives explicatives, les constats d'échec ou de valorisation,  pour aller rapidement vers une nouvelle définition originelle.

Centre CIX : http://www.centre-iannis-xenakis.org/ (extraits et commentaire)
En 1985, Iannis Xenakis fonda Les Ateliers UPIC, avec l’appui du Ministère de la Culture français. Le but de cette association était la promotion de la recherche fondamentale alors en cours auprès du CEMAMu (Centre d'Etude de Mathématique et Automatique Musicales), le centre de recherche qu’il créa à Paris en 1972. Xenakis fut toujours très soucieux d’introduire de nouvelles approches informatiques pour la composition et la pédagogie musicales.
Les Ateliers UPIC donnèrent donc accès à d’autres compositeurs et à d’autres publics à son UPIC (Unité Polyagogique Informatique du CEMAMu),...
Depuis la création des Ateliers UPIC un grand nombre de compositeurs français et étrangers sont venus réaliser leurs œuvres dans ses studios et collaborer dans le cadre de concerts de création.  Parmi eux, on trouve : Iannis Xenakis, Bernard Parmegiani, Jean-Claude Eloy, Luc Ferrari, Paul Méfano, Alain Bancquart, François-Bernard Mâche, Julio Estrada, Eric Tanguy, Tristan Murail, Michaël Lévinas, Luigi Abbate, Francis Bayer, Joji Yuassa, Giancarlo Schiaffini, Randall Neal, Enrico Cocco, Gerard Pape, Richard Barrett, Cort Lippe, Lean-Claude Risset, Curtis Roads, Brigitte Robindoré, Yuji Takahashi, Jorge Antunes, Kurt Carpenter, Takehito Shimazo, Carlos
Grätzer, Roger Reynolds, Horacio Vaggione, Nicola Cisternino, HansMittendorf, Stefano Scodanibbio, Karlheinz Stockhausen...
En 2000, Les Ateliers UPIC furent renommés Centre de Création Musicale Iannis Xenakis (CCMIX) afin de valoriser l’héritage musical, artistique, philosophique et scientifique de son fondateur.
Suivant les directives du Ministère de la Culture, le CCMIX fut renommé en 2009 simplement le Centre Iannis Xenakis (CIX) afin de refléter plus clairement l’approche artistique pluri- et trans-disciplinaire de Iannis Xenakis. Le CIX œuvre donc pour la promotion, la réalisation, la valorisation, le développement et la production d’actions pédagogiques, de création et de recherche fondamentale et appliquée dans différents domaines de la musique contemporaine, dans la pensée et l’œuvre du compositeur Iannis Xenakis, dans le respect de son héritage musical, architectural, scientifique et philosophique par tous moyens appropriés.
Depuis la rentrée 2010, le CIX est en résidence à l’Université de Rouen et est rattaché au Groupe de Recherche d’Histoire (GRHiS) de cette université.

Comme le CEMAMu, Les Ateliers UPIC, and the CCMIX, le CIX bénéficie du soutien du Ministère de la Culture français.
Outre Atlantique, ses actions sont poursuivies par le Xenakis Project of the Americas (XPA) au sein du Barry S. Brook Center for Music Research and Documentation sous les auspices du Graduate Center du City University of New York (CUNY) : http://brookcenter.gc.cuny.edu/

Jean-Claude Risset, Art-Science-Technologie, rapport de la mission d’étude confiée par le ministre Claude Allègre, septembre 1998.
TOME II 
ELEMENTS D'ANALYSE ET DE DOCUMENTATION . REPÉRAGE DES RESSOURCES
Groupes français susceptibles de participer à un programme AST
I. Groupes de terrain pouvant être immédiatement constitutifs du réseau d'unités de recherche CREACI, Centre de Recherche et d'Etude en Arts et Création Industrielle 
Patrick Saint Jean  :
A l'Ecole Normale Supérieure de Cachan, Patrick Saint-Jean a constitué un centre nommé CREACI, qui a pour vocation la recherche et le développement en Art et Création Industrielle tant dans les Arts appliqués que dans les Arts Plastiques et l'Esthétique, les Sciences de l'Art et les relations entre Arts, Sciences et Technologies. La formation dure 4 ans après les deux années de préparation au concours de l'ENS Cachan. Après la 4ème année (DEA) les élèves peuvent enseigner dans les classes post-bac des lycées et IUT ou continuer leur formation doctorale. Ce pôle pourrait être moteur pour l'introduction des domaines AST dans les lycées spécialisés en art de l'Education Nationale.  http://creaci.ens-cachan.fr/Creaci.html 


En fait le CREACI fut créé officiellement à l'ENSC par Rachel Grataloup comme Centre de Recherche du Département, où Patrick Saint-Jean avait créé le LTNIS (Laboratoire des Technologies Nouvelles de l'Image et du Son) en liaison avec le LIASA (Laboratoire Informatique d'Arts et Sciences de l'Art) qu'il avait créé à l'UFR de l'Université de Paris I, où il était Chargé de Cours, depuis 1974 quand Iannis Xenakis l'avait sollicité et présenté pour le remplacer en Cours de DEA, pendant ses absences impromptues mais nécessaires, dues à ses obligations de compositeur reconnu internationalement. Le site a été transféré à l'adresse http://creaci.free.fr/ comme archive active et remplacé par l'actuel : http://patrick.saintjean.free.fr/ où le CREACI est remplacé par le CREDACI (Centre de Recherche et d'Etude en Design, Arts et Création Industrielle) avec sa version virtuelle en réseau d'UVI, Université Virtuelle Interactive et d'UCVI (Univers Cités Virtuelles Interactives), comprenant une version du PolyAgogic CyberSpace continuité conceptuelle de l'UPIC et étendue au multimédia interactif, installé plusieurs fois, dans le cadre de Paris ACM SIGGRAPH et d'Ars Mathématica, à Imagina, à Laval Virtual, au Quai des Bulles de Saint Malo, à l'InterSculpt de Metz, à la CyberBase du Carrefour Numérique de la Médiathèque de la Cité des Sciences, partie intégrante d'Universcience avec le Palais de la Découverte.

Rapport d'enquête Avril 2001 de Anne Veilt, Ministère de la Culture : http://www.culture.gouv.fr/culture/dmdts/rapportsPDF/veitl.pdf
Quelles ressources technologiques pour renouveler les pédagogies de la musique ? Présentation critique d’outils.
Pédagogie musicale et nouvelles technologies
Chapitre 1 : Etudier le recours aux nouvelles technologies dans les activités de pédagogie musicale : l’approche à travers les outils.
Chapitre 2 : Les premières expériences d’outils pour des pédagogies de la création
L’UPIC : composer en dessinant
Le dispositif dénommé “Unité Polyagogique Informatique du CEMAMu” (UPIC) est une des premières tentatives de recours à l’informatique pour élaborer un outil de composition pouvant être utilisé autant par des musiciens professionnels que par des enfants. Son élaboration a commencé au milieu des années 1970, au sein du centre de recherche musicale fondé par Iannis Xenakis en 1966. L’’UPIC constitue ainsi un atelier de travail et non pas un outil de jeu collectif. Dans un cadre pédagogique, il doit permettre aux élèves de préparer eux-mêmes leurs sons, puis de concevoir leur agencement. Le résultat sonore est diffusé ensuite par des haut-parleurs.
Il faut d’abord noter que l’UPIC relève de ces projets caractéristiques des utopies concernant les nouvelles alliances de l’art et de la science au XX° siècle. Le dispositif imaginé par Iannis Xenakis lui-même repose sur une croyance forte : la science (et en l’occurrence l’informatique) va apporter des solutions toutes faites aux problèmes les plus pratiques.
De ce point de vue, l’UPIC pose le problème général des projets nourris au départ de bonnes intentions, mais dont la conception technique trop simpliste limite très vite les usages possibles. Malgré vingt-cinq années de développement, les choix techniques à la base de l’UPIC ont rendu en effet impossible, ou difficile, ce pour quoi il a été élaboré.
Un dispositif comme l’UPIC amène ainsi un autre problème général, étroitement lié au précédent : celui du suivi de projets technologiques qui, malgré leurs limites et carences, continuent de faire illusion pendant des années.
Il s’agit ici de l’enjeu d’une évaluation, à la fois scientifique, musicale et pédagogique.

Les expériences pionnières (celles du Gmebogosse, du Mélisson et de l’UPIC) ont mis clairement en évidence la nécessité d’instances pour évaluer régulièrement la cohérence et l’intérêt d’un nouveau dispositif, pour accompagner son développement et éventuellement sa commercialisation, voire son industrialisation.
Les conditions actuelles de réalisation de nouveaux dispositifs technologiques exigeraient ainsi une implication plus grande des institutions et grands organismes publics concernés par ces domaines. Si plusieurs ministères ont déjà mis en place des systèmes d’appels d’offre pour soutenir des projets, des actions publiques plus prospectives et incitatives seraient aussi nécessaires.


Sans doute, il aurait fallu un meilleur contrôle, surtout pour éviter le détournement personnel de l'œuvre commune, tout en faisant en sorte que les grands organismes s'impliquent sans se l'approprier à leur tour. On connaît bien les processus d'appel d'offre qui servent à récupérer les idées sans les personnes d'origines.
Mais n'est-ce pas une spécialité française ? Où cela ne fait-il pas partie de "l'exception française", non seulement de se les réapproprier mais de se les ré-écrire à sa façon en les dévoyant, les dénaturant et en leur faisant perdre toute leur "substantifique moelle" ?

Les jeux de l'Ego au principe du jeu de LEGO

Entre :
- la lettre de PSJ à IX et l'évolution du CEMAMu qui dénonce une récupération médiocre de sa conception à des fins personnels qui dévoient son emploi au CNET en emploi fictif au service d'un individu plus que d'une collectivité,
- les Ateliers UPIC, dans un retour au but du CEMAMu et réouverture vers la communauté musicale,
- la ré-appropriation de l'objet à l'appropriation de l'image.
- la conception du système MTIPSI (Multimédia Texte Image Partition Son Interactif, 1992) au LIASA-LTNIS, intégrant le travail du son et la composition musicale dans le multimédia, Patrick Saint-Jean ré-introduit la polyagogie dans son travail (effet Duchamp inverse)
- les présentations du projet au Ministère de la Recherche puis à Strasbourg et soumission à l'Europe (ESPRIT : 1997-98), puis à l'IST99 sous forme d'un grand projet avec trois pays pour 10 Millions de francs ; projet planté par un voyou biologiste de l'ARC suivi par un cupide, un arriviste, et un mercenaire peu scrupuleux,
- les présentation à Imagina99, Laval Virtual 2000, cité des Sciences 2001 avec l'hommage à Iannis Xenakis,
- la présentation ANR
en 2006, mais coulée par manque de lobbying dû à un putsch à PACMS, où là encore : un voyou, un arriviste, un mercenaire qui détournent l'association dans un but de privatisation et d'ego,
le Lego se fait et se défait comme un processus Markovien prétopologique de la vie, où la texture relationnelle auto-rétablie le processus Markovien topologique du pouvoir, de l'incompétence et de la xénophobie.

Extrait des publications de Patrick Saint-Jean

Utilisation et enjeux de l'image numérique. Perspectives à court et moyen terme.
Publié dans les actes du colloque PERCEPTION 3D au CNAM à Paris en Novembre 1994, organisé et édité par l'Association des Professeurs de Technologie de l'Enseignement Public. Version US publiée dans Computer Graphics (1997).
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/CNAM94.html

Le Marché : un enjeu moteur d'intelligence et de réflexion à ne pas manquer pour avancer sans se détruire
Analysant l'industrie des loisirs (jeux, culture, information, tourisme, hobby) au Japon, K. William, de la société Division, spécialiste de la réalité virtuelle estimait, en Octobre 1994, dans son exposé au premier colloque sur la réalité virtuelle à Genève, financé par les banques suisses :
- à 377 000 Millions de Frs Suisse pour le marché autour du "vidéo amusement" - à 93 000 Millions de Frs Suisse pour le marché autour du tourisme, - à 83 000 Millions de Frs Suisse pour l'industrie des hobbies.
Ce marché en cours d'établissement aux USA arrive en Europe et en France inéluctablement. Il pose les problèmes, tout comme pour le langage technique, que le contenant (les mots, les objets) véhicule le contenu (la langue, le style, l'esthétique, la culture). Les jeux en sont déjà les prémisses. Et s'il n'y a pas fabrication (ou adaptation), utilisation et développement local personnalisés, les consommateurs et la rue s'imprégneront fortement des autres cultures, enterrant des cultures et des patrimoines locaux sources de richesses intellectuelles (connaissances, et savoir-faire) et d'intelligence sociale (réflexion à partir de plusieurs points de vue).
Par contre, l'accueil de nouvelles technologies, même si elles s'imposent par les loisirs, doit très vite être suivi par une récupération avant consommation, dans la conception et la réalisation d'outils et d'instruments polyagogiques, c'est à dire capable de former en même temps à plusieurs disciplines en facilitant les passages et les comparaisons. Alors les représentations et présentations des concepts et des réalisations potentielles peuvent être exprimées par l'image numérique (ou plus globalement dans le virtuel numérique) graduellement mais surtout selon différents modes adaptés aux corps de métiers spécialisés.
Évoluant ainsi, progressivement de l'esquisse artistique au plan de production, en passant par les schémas techniques, les organigrammes et cahier des charges de marketing et de fabrication, les plans de réalisation de maquettes et de petites séries, les simulations de fabrication, d'utilisation et de recyclage, les corps de métier spécialisés créent une chaîne de production virtuelle généraliste ou toute intervention et modification restent possibles. Le tout organisé à partir d'une base de données, la représentation multimédia interactive est alors rendue adaptative et commutative ...
Au marché du loisir s'adjoint le marché de l'éducation, de la culture et de l'information en passant par les loisirs éducatifs (15 à 20% d'éducatif dans le jeu pour stimuler la recherche d'excitation par le suspense, l'action rapide, le réflexe) et l'éducation par le jeu (15 à 20% de jeu dans l'éducation pour stimuler la recherche d'information par l'expérience, la réflexion, la performance immédiate étant secondaire mais stimulante pour se dépasser soi-même, ou simplement réactivé l'entraînement), tant sur le plan des produits numériques concernés que des instruments permettant leurs utilisations, répondant aux nouveaux besoins et provoquant de nouveaux arts et métiers.

Une Cybernétique par les processus bouclés et interactifs intégrant le virtuel.
La contrainte de l'art et l'art de la contrainte ...
. par la mise en action permettant un déplacement interactif dans ce monde virtuel selon les six degrés de liberté (trois en translation et trois en rotation) avec l'usage d'un "vaisseau polyagogique" favorisant la simulation interactive, ainsi que la mise en profondeur, en espace, en abîme, par l'immersion sensori-motrice.

Perspectives à court et moyen terme : Se poser beaucoup de questions : ... Mais se résoudre à agir dès maintenant
Aura-t-on un jour le courage d'apporter à tous, les outils de l'avenir en équipant nos amphithéâtres, temple du virtuel vocal et linguistique, avec du matériel actuel, multimédia, indispensable à la communication polyagogique d'aujourd'hui associant le concret, l'abstrait et le virtuel.


" LA PAROLE DE L'IMAGE "
Les Premiers Entretiens du Virtuel de l'ARENOTECH, Association Européenne ARt Education NOuvelles TECHnologies et Les Premières Rencontres de l'AELPL, Association Européenne des Linguistes et des Professeurs de Langues se sont déroulés le mardi 17 juin 14h - 18h au Carré des Sciences du Ministère de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, 10, rue Descartes, 75005 - PARIS
PACS VOLUNTATIS (PolyAgogic CyberSpace VOLUNTAry Textured and Integrated System)
Une Installation pour un concept d'environnement interactif dans l'enseignement et la recherche pédagogique sous forme d'Espace cyber et cybernétique poly-agogique, comme système à informations volontairement texturées et intégrées.
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/AEARENOTECH97.html

EDUGRAPHICS'97
Third International Conference on Graphics Education COMPUGRAPHIS'97, Sixth International Conference on Computational Graphics and Visualization Techniques
December 15-18, 1997, Vilamoura, Algarve, Portugal. Edited by GRASP - Graphic Science Promotions & Publications. ISBN 972-8342-02-0
THE POLYAGOGIC CYBER SPACE PROJECT A MULTIMEDIA SYSTEM FOR TEXTURING, NETWORKING, AND PRACTISING KNOWLEDGE
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/Edugraphics97.html

PROGRAMME EUROPEEN ESPRIT, Version Française, Avril 1998
Projet de Recherche et d'Etude à la création et à la réalisation du PACS VOLUNTATIS (PolyAgogic CyberSpace VOLUNTAry Textured and Integrated System)
Cyber Espace Polyagogique comme système d'information volontairement texturé et intégré par le multimédia en réseau local et global pour l'enseignement par la création et la culture.
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/ProgESPRIT98.html

PolyAgogic CyberSpace IMAGINA Monaco 1999. Le PolyAgogic CyberSpace (PACS) fait partie du concept d'Espaces Cyber Poly-Agogiques (ECPA)
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/IMAGINAMonaco99.html

PROPOSALS for THE FIFTH FRAMEWORK PROGRAM
The Fifth Framework Program focuses on Community activities in the field of research, technological development, and demonstration (RTD)  for the period 1998 to 2002.
European Digital Interactive Spaces Network, EDISN. PROPOSAL NUMBER : IST - 1999 - 11373, 25/5/99
Réseau d'Espaces Interactifs Numériques Européen (REINE) ou European Digital Interactive Space Network (EDIS-Network)
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/EDISNETIST99.html

RENCONTRES DE STRASBOURG : "ACCES MULTIMEDIA AU PATRIMOINE CULTUREL ET EDUCATION"
Special Interest Groups of MEDICI Action Line "Cultural Heritage, Multi-media and Education"
CONSEIL DE L'EUROPE, 23-24 FEVRIER 1999
ART EDUCATION NOUVELLES TECHNOLOGIES
PolyAgogic CyberSpace, Espaces-Cybers Poly-Agogiques
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/MEDICIActionLine99.html

Les Cyber-Espaces Polyagogiques Et L'Univers Cités Virtuelles Interactives
Pour l'accès au patrimoine culturel et scientifique, l'Education et la création artistique multimédia et audiovisuelle en réseau.
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/UCVIV2000.html

Virtual Reality International Conferences 2000, Laval 18-21 Mai 2000
Evénementiel sur le Design du Concept Multimédia, autour du Conceptatrium (version alpha, 3 écrans)
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/LavalVirtual2000/Conceptatrium.html
THE POLYAGOGIC CYBERSPACES AND THE DESIGN OF THE MULTIMEDIA CONCEPT FOR THE NETWORKED
CULTURAL AND SCIENTIFIC INHERITANCE, EDUCATION, MULTIMEDIA AND AUDIOVISUAL ARTISTIC CREATION ACCESS
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/LavalVirtual2000/PSJLV2000.html

Du Mardi 24 au Vendredi 27 Avril 2001. A la Cité des Sciences et de l'Industrie, Paris La Villette, ACM SIGGRAPH Paris à ASTI'2001, Sciences et Technologies de l'Information .
L'Univers, Cités Virtuelles Interactives (U.C.V.I.) comme Université Virtuelle Interactive. "Le Design du Concept Multimédia en Cyber-Espace" pour l'accès au patrimoine culturel et scientifique en réseau, la création multimédia, la polyagogie et le spectacle interactif de la connaissance.
http://acmsiggraphparispc.free.fr/P0/PRASTI2001.html
Le développement de l’image numérique et ses applications : " Du Design de l'objet, de l'idée et de l'image à l'objet, l'idée et l'image de Design par le Design du concept multimédia "
Présentation de l'installation et scénographie du Concept UCVI, avec le PolyAgogic CyberSpace, le Conceptuarium, CoMuViNet, EdisNet et @@@I l'Amphithéâtre Atelier d'Arts Informatiques en version Station multimédia, pour l'enseignement en réseau. 
http://acmsiggraphparispc.free.fr/P2/PACMSASTI02.html
Les Musiques formelles : Hommage à Iannis Xenakis
http://acmsiggraphparispc.free.fr/P9/PACMSASTI09.html

De l’Unité PolyAgogique Informatique du Centre de Mathématique et Automatique Musicale au PolyAgogic CyberSpace
Paris ACM SIGGRAPH Professional and Student Chapter, Groupe Image de l'ASTI (Association Sciences et Technologies de l'Information)
présentée à la Cyber-base de la Médiathèque, Cité des Sciences et de l'Industrie, 7 Juin 2005.
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/UPICauPACS/UPICauPACS.html
Extrait :
"Pour l'auteur l'aventure commença dès les années 60, avec la publication du livre remarquable de Iannis Xenakis, Musiques formelles, à la Revue Musicale aux Editions Richard-Masse (double numéro spéciale 253 et 254, 1963, distribué aux Editions E. PLOIX Musique, 7 rue St Placide à Paris). Et nous étions déjà nombreux jeunes (et moins jeunes) à venir aux nuités des Beaux-Arts dans les salles caverneuses du Grand-Palais, à écouter, voir, entendre l'inexplicable, à comprendre la complexité de la vie des architectures sonores et visuelles qu'il nous proposait. Nous étions nombreux également, toutes classes sociales confondues, au Musée d'Art Moderne ou à la RTF, entassés, au front perlé, à l'odeur de poudre féminine vaporeuse, oreilles et tripes frémissantes. Eonta, Pithoprakta, Metastasis, autant de vibrations intimes et collectives traversaient notre corps, notre esprit et notre âme. Achrorripsis, Analogies, Syrmos, Herma, qui dans leur dynamique, leur multiplicité, et différences, faisaient vibrer les cordes ou les bandes magnétiques. Alors que déjà les intégristes culturels criaient au scandale, les violonistes se faisaient prier pour oser retourner leur archet, au risque d'égratigner le vernis, pour frapper la corde, les timbales s'épuisaient en réglages, les haut-parleurs Hi-Fi, eux, crachaient musicalement les résultats analogiques de longs calculs numériques d'ST/10, de Concret PH, et d'Orient-Occident. ..."
"Sur le plan instrumental, une nouvelle donne avec l'arrivée de la mini-informatique (taille de l'ordinateur pas plus gros qu'une petite armoire) change la conception centralisatrice de l'informatique pour permettre le calcul mais surtout l'interfaçage et l'interaction en laboratoire, en zone d'expérimentation. Ce qui paradoxalement provoque et  renforce à la fois les besoins d'écriture spécifiques des spécialistes et des théoriciens mais en même temps rend indispensable la multi-disciplinarité des praticiens et la recherche de langages de communication communs pour expérimenter et élaborer de nouvelles théories." A cette époque la notoriété internationale de Iannis Xenakis, avec la sortie de son livre Formelized Music (Indiana University Press, 1971) et la création de ses œuvres musicales dans le monde, fait évoluer l'EMAMu (Ensemble de Mathématique et Automatique Musicales) de l'accueil par Louis le Prince Ringuet à la Chaire de physique nucléaire du Collège de France, à l'Université Paris XII à Jussieu, puis au CNET (Centre National des Télécomunications) d'Issy-les-Moulineaux, transformé en Centre d'Etude, le CEMAMu. Suite à une rencontre au court du Polytope de Clunny en 1972 et après une conférence à l'ESIEA invité par l'auteur en 1974, Iannis Xenakis lui propose une collaboration au CEMAMu. En 1974 les projets du CEMAMu sont encore axés sur l'informatique centralisée (Xenakis, Risset, Cuvelier) : le compositeur conçoit alors ses modèles formels pour répondre à son questionnement et ses préoccupations musicales, les traduits en langage machine évolué sur cartes perforées, effectue les traitements en Centre de calcul, en sort les résultats sur papier listing et sur une bande magnétique numérique composée de bloc d'échantillons (2 fois 8 bits) pour être lus off-line sur un Synthétiseur Musical (Convertisseur Numérique/Analogique du CNET, M. Lachaise) et montés sur bande magnétique analogique pour être entendus sur chaine HI-FI ; toute correction demandant le retour au Centre de calcul généralement distant. A son arrivée au CEMAMu, l'auteur (Patrick Saint-Jean) se consacre à l'organisation (conférence, enseignement, accueil, communication) mais l'opportunité d'une subvention va lui permettre d'apporter son expérience en mini-informatique (ESIEA, CEA) et sa conviction de l'apport fondamental du mini-ordinateur en création artistique pour changer d'une part la démarche du compositeur de l'époque par la présence de l'instrument dans l'atelier de l'artiste (comme dans le laboratoire expérimental du chercheur), et d'autre part par son devenir tant dans l'immédiateté que dans l'interfaçage et l'interaction, un moyen de rapprocher le compositeur de son instrument devant découvrir de nouvelles approches, de nouvelles démarches, de nouvelles créations.  L'auteur développe alors un nouveau projet SILOCoMuVi (Système Informatique de Laboratoire Opérationnel pour la COmposition MUsicale et VIsuelle) pour convaincre Iannis Xenakis, très à l'écoute, et permettre au CEMAMu de prendre sa dimension de Centre d'expérimentation et de recherche musicale et visuelle. A cette époque, si l'immédiateté est inexistante comme entre l'écriture de la partition et l'exécution orchestrale, tout comme l'artiste peintre ou sculpteur et la galerie ou l'exposition, la présence de l'instrument mini-ordinateur à portée du compositeur peut changer le statut de l'artiste. La recherche plus axée sur l'analyse et le traitement s'ouvre vers la synthèse, le processus bouclé (feedback) et le multi-processeur. Le multi-média d'entrée pousse à devenir un unimédia numérique de traitement de l'information pour devenir un multi, pluri et polymédia de sortie, et les Ars Informatiques se mettent place.

Projet ANR 2006. Projet PACS-NDesign - PolyAgogic CyberSpace,
Amphithéâtre Interactif à Immersion pour la Création et le Spectacle de la Connaissance par le Design du Concept Multimédia.
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/ProjetANR06PSJPACMS.html

Intersculpt 2007 du 10 au 17 Octobre. SCULPTURE ET MATHEMATIQUES
Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Paris, ENSAM, Ars Mathématica, Fête de la Science.
Le projet du PolyAgogic CyberSpace. La sculpture de la connaissance par le Design du Concept multimédia
Dans l'espace CyberAgogique  pour l'apprentissage, la création et le spectacle de la connaissance
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/InterSculpt2007/ConferencePSJIntersculpt2007.html

DE L’INFORMEL DANS LE FORMEL : LES INTERFACES MUSICALES INFORMATIQUES ET LES NOUVELLES ECRITURES
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/InterfacesMusicalesAM08.html

L'appropriation de l'idée et du concept, de la conception et de l'objet, par effet Duchamp
"En 1917, un urinoir industriel récupéré et exposé comme une œuvre de l'artiste qui appose sa signature dans une installation non conventionnelle" devint le symbole de l'appropriation d'œuvre par effet Duchamp pour l'élever au statut d'œuvre d'art.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_%28Duchamp%29
Soixante dix ans après Iannis Xenakis fera la même chose avec le SILOCoMuVi de Patrick Saint-Jean :
Café des Arts des Sciences et des Techniques 2010, organisé par Ars Mathématica, et UNIVERSCIENCE au Palais de la Découverte
MUSIQUES et NOUVELLES TECHNOLOGIES NUMERIQUES : LES NOUVELLES ECRITURES D'UNE CYBER AGOGIE
http://patrick.saintjean.free.fr/MusiqueNouvellesTechnologies.html

"Ce système prendra le nom d'UPIC par l'inscription symbolique dans un rapport rédigé par Patrick Saint-Jean pour le Ministère et présenté à Xenakis. Et après que ce dernier l'ait lu, prit son fin stylomine, réajusté ses lunettes étroites, et regardé Patrick Saint-Jean avec son regard malicieux et tracé d'un trait de crayon une encoche d'insertion sur une ligne d'écriture pour rajouter lentement et avec suspens, "Unité Polyagogique  Informatique du CEMAMu". Regardant à nouveau son collaborateur d'un œil complice et interrogateur : "tu peux le corriger et l'envoyer ?". S'en suivi en réponse un regard ébahi acquiesseur d'un élève à son maître, récompensé d'un long et dur travail. Patrick Saint-Jean en fera son Mémoire d'ingénieur de l'ESIEA."
Dès les années 80, un gros travail Universitaire (et CNRS) avec une forte syndicalisation a été fait pour faire en sorte que les partenaires, les coopérateurs d'un projet ne se voient pas lésés par te telles actions : Nomination d'un nouveau directeur tous les quatre ans, obligation de rapports sur le travail de chacun mise en annexe du projet commun, et recherche d'une démocratie de décision plus collective. ... Mais c'était oublier toutes les astuces de la rhétorique des tribuns de la démocratie qui la transforme régulièrement en médiocratie et voyoucratie.

L'appropriation du concept et hommage du concepteur par effet Duchamp inverse

Vingt ans après Patrick Saint-Jean réutilisera le terme "polyagogique" de Iannis Xenakis dans le nom de l'UPIC, notion à laquelle il avait cru, pour l'intégrer dans le nom de son système MTIPSI (base de données 4D ACI "Multimédia, Texte, Image, Partition, Son Interactif") pour l'appeler PolyAgogic CyberSpace et en faire une version Internet.

La divergence, le conflit, la séparation : un cadeau empoisonné ?

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Lettre confidentielle écrite par Patrick Saint-Jean à Iannis Xenakis en Mars 1976.

Cette lettre confidentielle écrite par Patrick Saint-Jean à Iannis Xenakis en Mars 1976, établissait alors les conditions de travail et le conflit insupportable entre d'une part son concepteur qui ne voulait en aucun cas que l'UPIC deviennent, pour le CEMAMu, une pale copie sur mini-ordinateur du logiciel Music V de Max Mathew fait pour un Centre de Calcul de l'époque (PdP 10 de DEC) et où le dessin serait juste un gadget de paramétrage, et d'autre part un ingénieur qui se contenterait, autant ce peut, de faire une réalisation répondant juste au besoin d'un seul compositeur commanditaire Iannis Xenakis, qui lui devait répondre à une commande au plus vite du Festival de Bonn, de réaliser une oeuvre pour enfant. Le projet de tous ne devait pas devenir le projet d'un seul, avec une minimisation à en faire pâlir les professionnels. L'expérience du groupe BBK (obligé d'annuler leur association) en avait subit les conséquences et le projet MétaSpace de Patrick Saint-Jean et Frédérique Nyst en ferait également les frais.
Il faudra de nombreuses années où en 85, l'association Les Ateliers de l'UPIC, renommé en 2000, par appropriation, Centre de Création Musicale Iannis Xenakis (CCMIX) puis en 2009, par hommage, Centre Iannis Xenakis (CIX) sera crée pour ouvrir l'accès de l'UPIC aux autres compositeurs. (http://www.centre-iannis-xenakis.org/)

Réflexions

Revenons à l'Histoire de Camille Claudel
Une analogie est possible : Ne serait-ce pas celle que tout comme une femme ne peut exprimer la sculpture autant qu'un homme, on peut dire qu'un jeune ne peut avoir des idées et des conceptions autres que celui de ses pairs et ne peut travailler la matière et le sujet, le corps du métier avec autant de dextérité.
Etrangetés pour Patrick Saint-Jean de se retrouver dans une époque de lutte pourtant justifiée entre la Psy contemporaine de vouloir "tuer le père" et "tuer le pair", et la religion ancienne qui dit que dans la Bible, Dieu demandait à Caen de tuer le fils !
Alors est-ce simplement une stratégie cynique de l'homme de pouvoir ? où tuer est la seul façon de vivre ?

On a dit que IX avait l'habitude d'utiliser quelqu'un de haut niveau pendant trois ans pour se ré-approprier son travail.
Mais l'œuvre de IX est non seulement attirante, et continue à l'être, mais tout aussi passionnante pour attirer un ingénieur-musicien de haut niveau en mathématique et automatique dont la musique était à l'époque un immense domaine expérimental où tout était, ou pouvait, devenir possible à condition que l'instrument reprenne sa place à côté du compositeur et du musicien voire du musicologue, enseignant et pédagogue.
Ainsi par la publication en temps réel sur le Web, l'enseignant-chercheur (... le Maître) et ses élèves, étudiants, collaborateurs, coopérateur, partenaires et sponsors permettent d'annoncer, ensemble (sur un site commun) et selon leurs points de vue (sites personnels), une recherche, développement et réalisations événementielles et patrimoniques au sein et dans un cadre (voire hors cadre) définis d'une institution, ou d'une association, quelle soit réelle ou virtuelle.

Echanges de courriels suite aux conférences sur l'UPIC et le PolyAgogic CyberSpace
et publications sur Internet


A l'époque de l'imprimerie et même de la télévision, l'événement créait à la fois l'actu mais enterrait l'événement dans une histoire figée car la mémoire se figeait dans le documentaire et la bibliothèque difficilement accessible à tout venant, laissant le souvenir aux acteurs passés de l'événement que seul le reportage pouvait faire revivre virtuellement.

Courriel de l'Editeur  Ars Mathématica du 13 Octobre 2010
Le 13 oct. 10 à 18:52, Christian LAVIGNE a écrit :
C'est quoi ce binz ? Un de tes énemis ? Un jaloux ?
Amitiés.
-------- Message original --------
Sujet:    tr: Réalisation de l'UPIC
Date :    Wed, 13 Oct 2010 17:33:53 +0200 (CEST)
De :    Guy MEDIGUE <guy.medigue@wanadoo.fr>
Répondre à :    Guy MEDIGUE <guy.medigue@wanadoo.fr>
Pour :    lavigne@toile-metisse.org

Monsieur,
J'ai vu sur le Net que vous étiez avec monsieur Simon DINER, l'organisateur de la journée du 11 juin au Palais de la Découverte. N'ayant aucune réponse de m. Diner, je
me permets de vous transférer le courrier que je lui avais adressé le 22 septembre. L'information erronée demeure en ligne sur le site consacrée au cycle de
conférences que vous aviez organisé, et j'avoue que ça commence à me gêner considérablement. Avant d'envisager d'autres actions, j'aimerais au moins vous lire ou
vous entendre... Sincèrement :
Guy Médigue

> Message du 22/09/10 08:44
> De : "Guy MEDIGUE"
> A : si.diner@wanadoo.fr
> Copie à : alain-profit@orange.fr
> Objet : Réalisation de l'UPIC
>
>
> Monsieur,
> Je viens de prendre connaissance des informations concernant la journée du 11 juin 2010 (« Musique et nouvelles technologies ») organisée, m’a-t’il
> semblé, par monsieur Lavigne et vous-même dans le cadre du cycle de conférences « Arts et Sciences » au Palais de la Découverte. Patrick Saint-Jean y
> est présenté comme étant le créateur de l’UPIC. Ceci est faux.
> Début 1976, j’ai été embauché au CEMAMU (...dont le laboratoire se trouvait dans les locaux du CNET d’Issy-les-Moulineaux), Iannis Xénakis
> souhaitant confier la conception et la réalisation du logiciel de l’UPIC à un informaticien ayant une bonne dizaine d’années d’expérience. J’ai
> effectivement croisé Patrick Saint-Jean au CEMAMu ; il en assurait la permanence depuis 1974. Très déçu de ne pas se voir confier la responsabilité de
> la réalisation de l’UPIC, il a fini par entrer en rébellion ouverte avec Xénakis qui fut contraint de s’en séparer quelques mois après mon arrivée.
> Monsieur Alain Profit, trésorier du CEMAMu et directeur du CNET d’Issy-les-Moulineaux à cette époque, serait prêt à en témoigner. J’ai réalisé une
> première version du système (UPIC-A) pour une présentation à BONN dans le cadre d'une manifestation en connexion avec le Festival Beethoven de
> 1977 ; pour tenir cette échéance, j’ai dû faire appel durant huit mois à l’aide d’un ex-collègue informaticien (Pierre de Baillencourt) qui m’a m’assisté
> dans la programmation. J’ai ensuite assuré seul les évolutions et la maintenance de l’UPIC au CEMAMu jusqu’en 1980, ainsi que l’assistance aux
> compositeurs qui venaient travailler régulièrement dans les locaux du CEMAMu, ou encore aux stagiaires venant expérimenter l’UPIC à l’occasion de
> diverses manifestations (Centre Acanthes d’Aix-en-Provence, festival de musique de Lille...). A noter que la réalisation et la mise au point d’un
> convertisseur N/A pour l’UPIC a été essentiellement assurée par un ingénieur hardware du CNET-Lannion (J. Génin).
> Pour appuyer mes dires vous trouverez un certain nombre de copies en fichiers ajoutés :
> . un extrait d’une brochure de présentation du CEMAMU, faisant apparaître
> la date et la raison de mon embauche, et le rôle du CNET dans l’élaboration
> d’un convertisseur N/A pour l’UPIC ;
> . un article du journal « L’éducation » (24/04/1980) ;
> . une plaquette de publicité pour un stage d’initiation à l’UPIC dans le cadre
> du festival de musique de Lille (1980), et sur laquelle Xénakis a bien voulu
> mentionner que j'étais le réalisateur du logiciel de l'UPIC ;
> . un article du journal « la Voix du Nord » du 23/10/1980.
> Bien entendu, beaucoup de compositeurs et d’informaticiens de la musique que j’ai côtoyés à cette époque, pourraient aussi témoigner de ma bonne
> foi (François-Bernard Mâche, Jean-Claude Eloy, Jean-Claude Risset...). J’ai conservé par ailleurs toute ma documentation de travail personnelle, mes
> rapports périodiques au Ministère de la Culture (...qui finançait en partie les recherches du CEMAMu), y compris même, des notes de travail
> manuscrites...
>
> Je conçois bien sûr, qu’il ne vous soit pas facile de retoucher à des informations erronées qui sont en ligne sur le Net depuis déjà plusieurs mois.
> Mais si elles doivent y demeurer encore quelque temps, j’apprécierais beaucoup une mention rectificative...
> Quoiqu’il en soit, je tenais à vous faire part de la vérité.
> Sincèrement :
> Guy Médigue

Réponse de Patrick Saint-Jean à Guy Medigue du 14 Octobre 2010
    De :     pstjean@design.ens-cachan.fr
    Objet :     Rép : tr: Réalisation de l'UPIC
    Date :     14 octobre 2010 13:43:41 HAEC
    À :     guy.medigue@wanadoo.fr
    Cc :     alain-profit@orange.fr, christianlavigne@free.fr, fgenuys@club-internet.fr, si.diner@wanadoo.fr, pstjean@design.ens-cachan.fr
Bonjour Guy Medigue,

Le temps du vécu a passé, ... place à l'histoire.
Très heureux de reprendre le contact .... enfin plus de trente ans après.
Le web a du bon. Merci aux éditeurs d'Ars Mathematica qui ont permis l'événement.
Excuses Simon Diner mais avec son diabète grave et ses opérations il ne peut assurer momentanément son rôle en entier.
Bonne idée de le transmettre à Christian Lavigne qui vient de me le transmettre.
Je suis très occupé en ce moment par la préparation à la fête de la science à la Cité des Sciences, mais j'aurai plaisir à discuter de tout cela prochainement à tête reposée et avec le recul indispensable à l'Histoire des Arts Sciences et Techniques.
Si j'ai rencontré François Genuys de l'AHTI à l'ASTI (qui était désolé de la façon dont les choses c'étaient passés), je suis très content également de savoir Alain Profit vivant. Je lui dois beaucoup pour m'avoir donné les moyens de réaliser mon mémoire d'ingénieur sur le sujet qui a rejoint maintenant la version originale sur mini-ordinateur de l'UPIC, à la bibliothèque de la Cité de la Musique, et j'espère que tes travaux  y seront également permettant de faire aux étudiants une analyse sociologique et humaine de la création artistique des années 70.
Ce mémoire relate de la situation à l'époque du travail réalisé par moi-même, avant ton arrivée, qui m'a mené de l'invention au Design et des demandes de financement et de subvention pour l'UPIC, et jusqu'à la commande et réception du matériel et de la réalisation du convertisseur numérique analogique, et des tests ainsi que du dérouleur à grande vitesse car en plus des personnes internes au CEMAMu de nombreux ingénieurs d'Intertechnique, de HP, de la Télémécanique-Sems, de Schlumberger, de Tékélec-Airtronic, de Tektronics, et même des anglais (l'Europe était donc déjà là) se sont penchés sur la problèmatique pour m'aider à la réalisation. Restait en effet le logiciel de compostion pour Xénakis, mais la conception originale (différente de celle de Xénakis du temps de Cuvelier) due à mon insistance d'utiliser la mini informatique plus que les centres de calcul habituels, et à ma propre conception et expérience des techniques extrêmes possibles de l'époque ; et le cahier des charges étaient fait quand tu es arrivé. Alors que normalement c'est un ingénieur qui devait m'assister pour booster le système non pas par un logiciel de gestionnaire de sons forcément trop lent, mais bien pour un vrai travail d'ingénieur en informatique électronique automatique (ce que ntu n'était pas), pour aller plus vite et être présent au festival de Bonn. Et là, j'ai constaté, étant présent comme journaliste, la lenteur du système et le fait que personne ne savait s'en servir à part un jeune étudiant qui l'avait sans doute réalisé pratiquement tout seul, même si Iannis Xenakis disait devant les journalistes qu'il avait fait tout tout seul. L'ego fait parfois faire et dire des folies.
Plus tard Xenakis ne dira plus qu'il l'a fait lui-même mais que l'UPIC a été réalisé au CNET d'Issy (j'étais présent à la Maison de la radio et nous nous sommes retrouvés assis l'un à côté de l'autre dans les gradins). Et il me demandera à l'Université  de Paris I UFR Arts et Sciences de l'Art de sauver l'UPIC ...
L'Histoire reprend ses droits ... et il y a tant à dire ...

Avant de continuer sur l'aspect historique, une remarque d'éditeur :
une règle essentielle pour demander une correction ou plutôt un droit de réponse avec correction si il y a lieu : généralement le texte ne peut être corrigé car il est une trace historique d'un événement représentant une situation donnée, un état de l'art avec les connaissances et les croyances ainsi que la façon de s'exprimer des auteurs qui écrivent les textes ; et si des choses sont perçues comme fausses, erronées ou pas complètes ou insuffisantes par un lecteur, un autre article où événement peut amener à un ajustement après discussion de la chose en question. Ce ne peut être un dikta d'une seule personne qui se croit tout permis en montant sur ses grands chevaux.
D'autre part quand on fait une demande, on précise l'endroit exacte pour référence et cite les termes dans lequel les choses sont dites.

La présentation ayant été faite par les éditeurs et organisateurs d'Ars Mathematica que je remercie, les termes peuvent néanmoins être moins précis que l'auteur pour des raisons de concision un peu rapide. Reste à voir.
La discussion est donc ouverte, tu y apporte ta part d'information avec précision et ton point de vue ; et je m'en réjouis. L'histoire fera le reste même si une tentative d'appropriation a détourner l'histoire de son cours. Peut que François Genuys et l'AHTI pour nous aider a faire le point.
Souvent tout est question de mots et de sens qui varient non seulement avec l'émetteur mais également avec le receveur et le transmetteur.
C'est un grand principe des Télécoms et du codage de l'information sur un support donné.
Pour ma part je crois que cela vient du mot "création" qui se démultiplie dans son sens à travers son processus qui constitue la poïétique de l'œuvre et qui se confond à travers ceux de conception, conceptualisation, ... et de réalisation à différents niveaux, qui en plus varie selon le domaine d'application et de concrétisation de l'œuvre.
Si un compositeur crée l'œuvre, l'orchestre le fait aussi à chaque concert et il en est de même des ingénieurs Designer qui créent l'outil avant l'artiste dans un acte de génie artistique.
En cinéma et théâtre le même problème se pose entre le producteur, le réalisateur (inversés dans le sens anglo-saxon), le metteur scène, et le créateur, l'auteur et les acteurs.
En musique le problème se pose entre le compositeur, le parolier, le chanteur et l'orchestre pas seulement accompagnateur.
En cinéma d'animation les créateurs sont multiples du dessinateur au scénariste (ou inversement) en passant par les Designers.
En Cibéricité sur le web nous avons en plus l'interacteur, l'intercréateur et l'intercréacteur.
Et dans l'événementiel multimédia c'est encore plus importants.

Et en ce fait, de mon point de vue et des faits avérés, je peux affirmer et démontrer que je suis le concepteur de l'UPIC ou plutôt du SILOCOMUVI (Système Informatique de Laboratoire Opérationnel pour la Composition Musicale et Visuelle qui fait partie de ma conceptualisation de l'époque avec le SILOAC conçu au CEA pour l'analyse chromosomique et le SILOMed avec le CNRS et l'Université de Tours pour la médecine et ma coopérative de l'époque ISTEMI-SUN) mais renommé UPIC par Iannis Xenakis pour le présenter au ministère pour obtenir des subventions ; et qui pour la petite histoire se l'ai approprié en me mettant sur la touche comme il l'avait fait pour Risset et Cuvelier, et en détruisant le groupe BBK autour de Pierre Barbaud.

De mon point de vue, cette aventure a été à la fois merveilleuse et terrible puisqu'elle m'a menée à une tentative de suicide tant la dépression était grande, de se voir déposséder non pas seulement de sa création mais surtout d'être exclut de sa procréation qui est un travail d'équipe ; et je n'ai pu me reconstruire qu'après avoir compris que tout "Rodin avait une Camille" et que cela n'enlevait rien à l'œuvre de Rodin ni à celle de Camille Claudel. J'ai crevé la dalle pendant que d'autres se goinfraient sur mon travail, mais je ne suis pas devenu fou et j'ai continué mes créations avec entre autres dans les années 90 le PolyAgogic CyberSpace, dont le nom de polyagogie ce coup-ci était emprunté par son "petit père" à Iannis Xenakis, qui avait déposé une marque à l'INPI pour l'UPIC mais dont son oeuvre publique rendait au terme de polyagogie un sens commun général non brevetable et réapplicable à d'autres inventions ; l'UPIC qui malheureusement s'épuisait dans les versions de l'UPIC réalisées en microinformatique et se diluait dans les travaux des chercheurs de l'IRCAM sans lui donner toute la force qu'elle méritait. Cet amphiéâtre interactif à immersion, pour le spectacle de la connaissance par le Design du concept multimédia avec un chef d'orchestre multimédia qui devient de façon plus moderne le K-J (Knowledge Jokay, ou C-J pour connaissance jockey à l'instant du D-J disk jocjay ou du V-J, vidéo jockay) a vue le jour en espérant pouvoir le partager avec Iannis Xenakis ; mais malheureusement sa maladie et sa disparition n'a pas permis nos retrouvailles dans une création commune tant espérée.
Et je n'ai pu lui rendre qu'un hommage en 2001 à la Cité des Sciences au colloque de l'ASTI, en installant une version du PolyAgogic CyberSpace que j'avais déjà montré à Imagina puis Laval Virtual.
Et je reste fidèle à son oeuvre qui s'interactivera toujours avec la mienne plus modeste encore actuellement car je n'ai pas l'égo du Maître, et le "faire ensemble" est plus important pour moi que le "faire tout seul" (ou faire semblant tout seul pour des questions de finance ou de star système médiacataclismique).
Et de ce fait, ce ne peut être que bénéfique pour l'histoire et la reconnaissance du travail de chacun et de tous, car tout oeuvre n'est pas l'œuvre d'un seul être que son ego démesuré d'artiste peut ou veut s'approprier en répondant souvent à une simplification médiatique et à un jeux de stars des médias ; et comme pour les films où les pièces de théâtre un générique est souvent nécessaire et j'espère qu'un jour il apparaîtra au public à la Cité de la Musique.
Nous tacherons d'écrire tous ensemble cette page d'histoire  pour que chacun s'y retrouve et qui est celle du CEMAMu (où Le Prince Ringuet a joué aussi un grand rôle avec le Collège de France) ayant réuni des gens de grandes valeurs pour une juste cause, même si les façons de faire très humaines hélas n'ont pas donné toute la puissance créative d'une vrai coopération.
Mais la France c'est aussi çà : la démocratie pour fuir la dictature se laisse pervertir dans la médiocratie et la voyoucratie.
Seule l'histoire non truquée rétablira les droits de ses auteurs qui constituent une grande famille même si l'intérêt de l'égo est souvent destructeur.

Pour l'instant je retourne au travail pour la Cité des Sciences
J'y réinstallerai une version du PolyAgogic CyberSpace qui est en quelque sorte une continuité Cyber de mon SILOCOMUVI (Système informatique de Laboratoire Opérationnel pour la Composition Musicale et Visuelle) nommé UPIC par Iannis Xenakis qui se l'ai approprié.
Mais comme dit Platon, l'œuvre est la propriété de personne et suit sa propre histoire.
Alors ... to be continue
Une occasion sans doute de ce rencontrer ... amicalement.
Ci-joint programme à transmettre aux amis et connaissances.
Patrick Saint-Jean


Courriel de Guy Médigue à Patrick Saint-Jean du 8 Novembre 2010
    De :     guy.medigue@wanadoo.fr
    Objet :     Rép : tr: Réalisation de l'UPIC
    Date :     8 novembre 2010 16:11:24 HNEC
    À :     pstjean@design.ens-cachan.fr
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    Répondre à :     guy.medigue@wanadoo.fr

Cher Patrick,
J’avais laissé passer un peu de temps pour ne pas te distraire de tes occupations pour la fête de la Science, et je m’aperçois que je n’ai pas répondu à ton mail... Merci
donc de ce long message qui me détaille ta vision des choses.

Je ne doute pas un seul instant que tu crois à tout ce que tu racontes, en tout cas au moins au fait que Iannis Xénakis a utilisé des idées qui t’étaient propres et que tu
avais déjà décantées au CEA, pour faire réaliser ce système (dont le nom passera peut-être à la postérité grâce au Musée de la Musique ...du moins pour quelque
temps). Le fait que tu avais déjà pensé à un système analogue et que tu en as été dépossédé par Xénakis me semble être le traumatisme de ta vie. Ton rapport au
maître me paraît d’ailleurs assez ambigu : d’une part tu le considères comme un voleur ou peu s’en faut, et d’autre part il est visiblement ton modèle... Que l’architecte
Iannis Xénakis ait eu envie de dessiner les micro-formes permettant de définir un son (formes d’onde, enveloppes...) puis de s’en servir ensuite pour élaborer des
constructions sonores sur une grande planche à dessin, cela m’avait paru assez naturel, et je n’avais pas douté à l’époque que cette idée avait germé dans la tête de
Xénakis.
Il y a eu effectivement une proposition d’objectifs faite par toi et Xénakis pour la DGRST avant mon arrivée, et c’est ça sans doute que tu appelles le « cahier des
charges ». J’avais consacré tout un chapitre de ma première note de travail (mars 1976), pour poser des questions sur cette liste d’objectifs très ambitieux et souvent
formulés de manière assez vague. Pour moi est venu ensuite le temps d’un long labeur, en essayant bien sûr d’obtenir l’aval de Xénakis au fur et à mesure que
j’avançais dans mon analyse. Il m’a fallu trier dans les concepts pour ne retenir qu’un petit nombre de choses pertinentes et réalistes compte tenu de l’échéance de
BONN, donner les définitions précises des objets retenus, définir les fonctions associées à ces objets, l’ergonomie de la mise en oeuvre, faire l’analyse approfondie du
logiciel à écrire... toutes choses qui n’étaient absolument pas faites au moment de mon arrivée, et pas terminées évidemment au moment de ton départ. On peut avoir un
tas d’idées mirifiques au cours de ma vie, mais en informatique tout au moins, tant qu’elles ne donnent pas lieu à des réalisations concrètes opérationnelles, on ne peut
guère les appeler des créations. Il est tout à fait instructif d’ailleurs de comparer l’ébauche de système dressée pour la DGRST, avec ce qu’est devenu l’UPIC ensuite...
L’UPIC de ces années-là (1977 à 1980) était bien plus simple ! (..ce qui explique sans doute le succès que ce système a rencontré auprès d’un certain nombre de
compositeurs). Je m’étonne que tu revendiques la paternité d’un système finalement aussi frustre.

Tu te glorifies d’avoir incité Xénakis à utiliser un mini-ordinateur. A l’époque de tes deux années de CEMAMu, il y avait belle lurette que la mini-informatique était utilisée ;
j’étais alors à la CERCI (Compagnie d’Etudes et de Réalisations en Cybernétique Industrielle) où j’avais réalisé un système de simulation de plusieurs minis pour la mise
au point de pilotes pour les interfaces matérielles sur mesure que la CERCI réalisait pour ses clients. J’ai après ça travailler plus de deux ans sur MITRA15, pour le projet
CYCLADES (le MITRA15 de la CII date de 1971). La mini-informatique était donc bien entrée dans les moeurs. Je ne vois pas comment Xénakis aurait pu imaginer de
faire réaliser un système temps-réel comme l’UPIC, sur un de ces gros ordinateurs qui lui servait à dérouler ses algorithmes stochastiques...

Je ne comprends rien à ce côté non standard des matériels de l’UPIC, dont tu parles semble-t’il, et qui a nécessité le recours à des spécialistes de l’Europe. Sauf deux
exceptions : une interface sur mesure avec le dérouleur de bandes (réalisée par TEKELEC), et la partie du coupleur universel GPI32 réservée à des adaptations non
standards, ce coupleur servant d’interface entre l’ordinateur et le convertisseur N/A 16 bits de DATEL. Tu avais effectivement en charge la réalisation de ces adaptations
; je te rappelle quand même, que c’est moi qui les avaient définies, avec l’aide de mes amis de la CERCI compétents dans ce domaine, et des conseils de m. PETIT de
TELEMECANIQUE (voir le paragraphe 2.2 de ma première note de travail où je décris dans le détail les adaptations proposées, avec les calculs montrant qu’elles
permettent d’avoir les performances demandées). En ce qui concerne les tests de cette interface, dont j’avais écrit le pilote pour SOLAR (quand il a consenti à marcher,
...après des mois de pannes), j’ai surtout le souvenir de soirées passées à rechercher tes erreurs avec l’ingénieur hardware du CNET-LANNION (Génin) qui avait en
charge de nous aider sur ce sujet, et qui m’accueillait à Lannion (...chez lui) pour gagner du temps (..toi tu avais déjà quitté le CEMAMu).

Tu dis que personne ne savait se servir de la version de BONN ; pourtant la mise en oeuvre (ultra-simple !) de l’UPIC, n’a jamais changé de 1977 à 1980 : on pointe
une forme d’onde, une enveloppe, une intensité et on dessine un arc temps-hauteur. Je passe sur tes insinuations concernant la programmation... ; c’est « l’étudiant »
ayant travaillé 8 mois au CEMAMU, qui a tout codé. Tu parles d’un étudiant ! C’était un ex-collègue revenant d’une année sabbatique de randonnées, et qui Dieu merci,
était un informaticien chevronné. Je prends acte quand même que ton mail laisse entendre que le logiciel de l’UPIC ...ce n’est pas toi (...rien que ça !).
Tu dis que je monte sur mes grands chevaux. Me souvenant des milliers d’heures que j’ai passées à travailler au logiciel de l’UPIC (y compris la nuit pour le pari de
BONN), c’est vrai que j’ai eu une petite montée d’adrénaline en lisant la présentation faite de ta conférence sur la page Web d’ Ars Mathematica (...d’ailleurs aussi en
écoutant certains passages de ta conférence). Mais c’est fini !...

Je ne vais pas poursuivre ici en examinant à la loupe tous les autres points de ton message ; je ne voudrais pas consacrer une minute de plus à un sujet qui finalement
n’en vaut pas la peine. Tu feras corriger (...ou non) si tu estimes que quelque chose doit être corrigé, et si tu corriges, tu corrigeras comme tu voudras. Je te souhaite
bon vent pour tes inventions super-agogiques de maintenant, qui me paraissent une préoccupation autrement plus intéressante, que tes tentatives pour te faire mousser
avec des choses du passé que tu n’as pas faites.

Bien à toi :
Guy Médigue


Courriel de Patrick Saint-Jean à guy Médigue du 11 Novembre 2010
    De :     pstjean@design.ens-cachan.fr
    Objet :     Rép : tr: Réalisation de l'UPIC
    Date :     11 novembre 2010 17:11:44 HNEC
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Cher Guy,

Tout d'abord une petite remarque : je crois que même si Xenakis en avait un léger, son nom ne prend pas d'accent.

Après ses journées très enrichissantes, l'avenir est toujours devant nous, même si en tant que pionniers nous nous sommes souvent sentis frustrés et floués de notre propre présent par l'arrogance destructrice des gens du passé.
Et je prends le temps sur mes vacances pour t'apporter d'autres précisions qui te seront peut être utiles et soulageront ta conscience ou ton interrogation.
La Fête de la Science à la Cité des Sciences, avec les équipes d'Ars Mathematica et de la Cyberbase, s'est bien passée avec son cortège d'enfants aux yeux émerveillés et plein de questions, de jeunes agréablement surpris créant une étincelle dans leurs yeux et les mettant en quête d'en savoir plus, des parents rassurés que l'avenir de leurs enfants à travers la recherche et création numérique est bien là (même en France), des adultes contents que les sciences puissent mieux se vulgariser dans l'art, et des spécialistes tout simplement contents d'échanger des choses passionnantes. Tous ses gens viennent faire l'état de l'art entre ce qu'ils savent qui les stabilisent dans leur pensée et ce qu'ils découvrent comme un champ de tous les possibles qui dynamisent leurs potentialités et leur créativité. Certains échangent les idées et points de vue juste par plaisirs; d'autres se les approprient pour apporter leur plus value personnelle sans en oublier les sources et les ressources ; d'autres les volent pour satisfaire leur ego et les vendre aux ignorants. Et à ce moment là, un moment de bonheur ; car les uns ne savent pas qu'ils seront piller par les autres.
Mais l'important n'est pas les idées qui ne sont qu'une étape pour un créatif en produisant tous les jours et parfois de très justes qui apporteront quelque chose à la collectivité. C'est donc plus dans la poïétique, le processus de création, qui contient des étapes de découvertes, d'expérimentation, d'invention, de création, de conception et de conceptualisation et surtout l'occasion de les réaliser dans de bonnes conditions d'ingénierie artistique pour les faire aboutir aux mieux des technologies de l'époque poussées à l'extrême des possibles ; et surtout les partager avec d'autres tant dans la réalisation que dans les capacités à fournir d'autres réalisations à d'autres. Cela produit un épanouissement qui permet de passer à la suite de nouvelles étapes, indispensables à l'évolution mentale du chercheur créateur, assez différent de l'ingénieur producteur dans un esprit marchand. Donc pas jouer à la dînette comme des gosses de riches en bricolant un "à peu près" qui fait "look's like", un faire semblant des marchands de cartons avec un salaire quatre fois plus que les autres et qui ont de mérite que l'utilisation des copains pour se faire valoir. Pardon,  mais c'est l'image que tu avais à l'époque et qui n'allait pas vraiment dans l'histoire de la musique et du génie artistique que nous vivions avec toute la passion de la jeunesse et la volonté de trouver dans la recherche plus que de plaire.
A tes dires, je ne doute pas (ou plus) de tes compétences "collectives" et de ton expérience d'ingénieur système de l'époque qui connaissait déjà la mini avec son arrivée début 70. Nous étions peu nombreux et surtout dans l'industrie et le monde des ingénieurs. J'avais moi-même simulé le pilotage d'un hélicoptère sur un H316 16k d'Honeywell-Bull en 71 et optimisé numériquement la fabrication des mélanges de pétrole du Complexe de Foss après la crise, ainsi que la simulation des 23 équadiffs d'un réacteur nucléaire pour trouver le point critique. Dès 74 la recherche médicale sur mini a montré la voie de l'analyse d'image en laboratoire et pour moi c'était une occasion d'introduire la mini dans le laboratoire-atelier de l'artiste voire du musicien. Et pour moi hormis le calcul local, c'était aussi le passage du conversationnel au semi-conversationnel ou semi-automatique puis de l'inter-réactivité à l'interactivité ainsi que le passage du pointage au dessin voire au design. Ce n'était pas rien pour la création.
Sans doute l'état d'esprit n'était pas le même entre nous.
Et quand tu dis : "Je ne vois pas comment Xénakis aurait pu imaginer de faire réaliser un système temps-réel comme l’UPIC, sur un de ces gros ordinateurs qui lui servait à dérouler ses algorithmes stochastiques...", c'est claire, car Xenakis n'a pas imaginer l'UPIC ; il a nommer du nom de l'UPIC, le SILOCOMuVi que j'avais imaginer, conçu, conceptualiser et inventer pour introduire entre autre les automates stochastiques comme les quanta et les cribles prétopologiques et non topologiques comme il le faisait.

Et le PolyAgogique a encore des choses à dire dans sa nouvelle version 3D avec le K-J (Knowledge jockay) et moteur de texturologie quantique, dans l'enseignement et la recherche et dans la ville ... et à faire surtout dans l'industrie avec le HPC ... sans doute une façon de continuer l'esquisse de la trace d'un Maître (au sens italien du mot : Maestro, et non celui de l'antiquité : propriétaire d'esclaves, qui semble toujours résonner dans une culture bien française très coloniale et pétainiste de nos entreprises de l'époque qui retrouvent le même esprit dans le globalitaire : on ne se suicide pas pour rien en ce moment aux Telecom avec l'esprit Orange comme j'ai manqué le faire moi-même à cette époque).

Merci de ta réponse qui se termine avec un raccourci un peu rapide mais très explicite de ta position et de ton ego ainsi qu'un constat de tes croyances de l'époque que Xenakis a su utiliser et te convaincre pour satisfaire son propre ego. Nos échanges en effet avait été très limités à l'époque et nous avions de toi (Colier et moi) une piètre image : l'intrus, gratteur de guitare plus que musicien, sorti de polytechnique par la petite porte, parachuté par copinage qui se payait un salaire de nabab pour piquer le travail laborieux des autres plutôt bénévoles et au service d'une idéologie ou plutôt d'une performance, d'un challenge pas évident à l'époque que le Maître (enseignant aussi) avait su transmettre et surtout déclencher une passion. En un mot un footeur de merde qui cassait un espoir de jeunesse.
J'avais connu déjà au CEA un collègue qui fouillait dans les poubelles pour récupérer les listings des programmes des autres et passait son temps à passer des coups de fil aux copains pour les transformer en son propre travail malheureusement en oubliant de corriger les fautes d'orthographes dans les commentaires ; et quand une réprimande avait été demandé au directeur, la réponse impuissante en haussant les épaules avait été : "c'est un jeune loup je ne sais que faire" (mais la petite histoire dit que ce directeur avait obtenu de son père une voiture haut de gamme à bas pris). Alors te voyant récupérer le maximum d'information sur ton petit cahier (élève studieux ou de cancre copieur ?) à toutes les explications que je faisais sur la conception de l'UPIC, et même les conneries volontaires pour tester tes capacités comme le font les musiciens dans un orchestre pour tester les capacités de leur chef d'orchestre (et d'ailleurs tu es souvent tombé dans le panneau, désolé), tu te doutes bien, sachant que Xenakis ne ferait pas renouveler mon contrat de chercheur CNRS à petit budget, et qu'il avait fait le coût à d'autres avant moi, je l'avais mauvaise ... au point qu'un jour au sommet de l'exaspération j'ai écrit pour ceux qui voulaient solutionner leurs problèmes en tuant le père : "... détruire le Maître, oui, mais pas son oeuvre, car c'est peut être celle des autres ..."

Et je ne doute pas que tu as eu ton lot de difficultés, de pression et de stress pour arriver à une réalisation assez bancale malgré l'aide de personnes extérieures. Chose à laquelle je n'avais pas eu droit au CNET puisqu'il ne fallait pas faire de vague et ne déranger personne. Alors que le challenge en valait la peine et tentait d'autres collègues du CNET. De quoi faire une belle équipe et réussir un projet dont j'étais l'initiateur (dans la proximité successive de Xenakis), grâce aux subventions du Ministère et de Beaubourg que mon rapport d'expertise de la situation avec une conception nouvelle de la composition musicale interactive sur mini ordinateur avait su convaincre (bon d'accord, ... peut être un prétexte à une magouille entre Xenakis et des "amis" du Ministère pour faire financer par l'Etat son oeuvre toute personnelle en passant pas l'intermédiaire de l'association CEMAMu ... bon c'est classique, ne soyons pas dupes ... la société française ne changera pas), et avec l'aide du CNET également pour compenser les manques et les exigences du projet dans la lignée également de Mr. Lachaise du CNET qui avait conçu le premier convertisseur 16 bits 96 db de haute qualité.
Une partie des archives de mon travail ont tout de même donné lieu à la rédaction d'un mémoire de 200 pages présenté en 1977 à l'ESIEA montrant une grande parti du travail d'invention, de conception et de conceptualisation avec l'essentiel des études techniques et commerciales que j'avais fait avec les entreprises françaises comme Inter-Technique avec son Plurimat et multi 20, Bull Mitra qui n'était pas foutu de connecter le 15 avec le 125 qu'à travers un modem, SEMS-Télémécanique passant du T1600 au Solar le plus apte à répondre à nos besoins de l'époque liés au coût, et "étrangère" comme HP et son analyseur de fourrier et IMLAC en Angleterre. D'ailleurs ce dernier avait un grand avantage d'utiliser un écran rond avec vectorisation en grand nombre qui était propice à la simulation temps réel des Polytopes de Xenakis et pour moi était déjà un outil de texturation prétopologique de l'espace aussi bien visuel que sonore (les prémisses d'un ray tracing de rendus 3D de l'image et du son). Et quand je suis parti toutes les décisions étaient prises, les choix et les commandes effectuées, une partie du matériel arrivé, installé et déjà en test. Un intellectuel non-averti ne pouvait penser que YAKA.

D'ailleurs le convertisseur numérique-analogique que j'avais conçu pour l'UPIC était dans cet esprit là avec mon invention des mémoires fi-fo bouclées en feedback-control piloté par l'ordinateur pour générer des harmoniques et des bruits vivants en temps réel par feedback sonore enrichissant, ce que le logiciel était incapable de faire en synthèse directe. Il restait le découplage électronique des bus pour que cela marche bien. Mais vous étiez incapables de le penser.
Et il en était de même pour les logiciels que j'avais pensé et écrits en mathématicien, automaticien et musicien qui était la devise du CEMAMu. Vous l'avez pensé en informaticien gestionnaire dont votre temps réel à vous, celui des bureaucrates, qui n'est pas du tout celui des électroniciens-automaticiens. Pas facile d'être décideur à la fois indépendant et en contexte. La vieille tradition française topologique d'ordre et de classe ne le gère pas ou que par des catastrophes cycliques à faire payer au plus faible. Pour moi, j'avais déjà quitté la Cybernétique de Iannis Xenakis pour aborder la Cybericité qu'aurait pu annoncer Nicolas Schöffer dans sa Cybernétique compensée par une inter-réactivité plus humaine de son Art Total, et qu'un travail en 1973 sur les réseaux à destruction partielle avec la Thomson m'avait fait entrevoir, et confirmer dans les années 80 avec ma conception de ma carte Cyclopluribus capable d'organiser un réseau de réseaux à base de centaines de microprocesseurs où là encore l'invention des mémoires Eproms bouclées me donnait des automates programmables de grande puissance à flux de trains d'onde informationnelle parallèles très efficaces en temps réel de calculation.
C'était aussi çà la jeunesse de l'époque.

Une parenthèse :
J'ai connu très jeune Xenakis à ses concerts à Paris dès 1965 (et j'étais sans doute comme ces jeunes à la Cité des Science), et plus personnellement quand Le Prince Ringuet nous accueillait au Collège de France, puis accueilli à l'Université Paris VII avec l'EMAMu ; je grattais peu la guitare, mais avec 5 ans de formation et de pratique musicale au Conservatoire des Gobelins, j'ai abordé les Musiques formelles dès 67 éclairé par le livre de Xenakis de 64, et j'apportais déjà une autre façon de voir à sa composition musicale qui pour moi devait être, pour devenir de vraies nouvelles écritures (par rapport aux musiques sérielles et dodécaphoniques d'Alban Berg, Schönberg et Boulez), moins topologique (remplacement de la combinatoire des groupes cycliques représentée par le triangle de Pascal décrivant le triangle dans la n-ième dimension,  par la trans-combinatoire décrivant le carré dans la n-ième dimension et représentant la trans-combinatoire d'un ensemble dans son environnement varié plus riche musicalement et mathématiquement que celle d'un ensemble isolé. Ce qui me permettra de définir les textures prétopologiques à la fois musicales et visuelles dans les années 70 et les texturologies quantiques généralisées en 82 en hommage à Dubuffet. J'ai réitéré ce besoin avec les cribles de Xenakis trop cyclique et qui manquait de variation de phase dans un parallélisme en grand nombre pour en donner une texture plus vivante.
C'était aussi çà la recherche musicale en France à l'époque.

Quand Xenakis m'a demandé  en 1973 (à la suite d'une invitation de faire une conférence à l'ESIEA que je lui avais faîte) de passer quelques heures par semaine pour m'occuper des conférences, de l'accueil aux musiciens et des projets du CEMAMu, je ne me doutais pas que j'y passerai une grande partie de mon temps. Quand Xenakis m'a demandé de rédiger un projet pour obtenir des subventions, l'état de l'art montrait que aussi bien Xenakis que Cuvelier, Risset et Cornelia Collier (musicienne, assistance collaboratrice de Xenakis) ... et Max Matew avec Music V, ne pensaient qu'aux Centres de Calcul et Super Calculateurs et tout au plus à l'utilisation de consoles avec light-pen, pointeur peu précis. La conférence que j'avais organisé en 76 pour le compositeur italien Pietro Grossy en était la preuve en première mondiale avec l'utilisation d'une console à distance sous forme d'une mallette se connectant de façon sonore sur le combiné vocal du téléphone et qui permettait par commande conversationnelle numérique transmis en fréquence et décodé à l'arrivée, de commander un logiciel de composition musicale exécuté au Centre de Calcul IBM de Pise, et qui grâce à une ligne spécialisée High-bandwith du réseau Hertzien que j'avais pu faire router vers le CNET via les Alpes, permettait de faire passer les résultats de la composition HI-FI d'Italie vers la France.
Le faite d'utiliser la mini-informatique et l'utilisation d'une table numérique A0 de pointage cartographique placée sur une table à dessin de designer pour dessiner la musique était une vraie révolution et même les fournisseurs étaient estomaqués et se déclaraient prêts à participer à l'aventure technologique.
Conscient de la lenteur des mini-ordinateurs de l'époque, il était indispensable de concevoir les logiciels dans un esprit d'automatisme programmable et ne pas se contenter d'un gestionnaire de son. Et j'avais déjà une batterie de programmes que j'avais conçu sur multi20 Intertechnique à transposer pour l'UPIC et que j'ai expérimenté plus tard en pilotant un orgue électronique à partir d'une calculette Texas Instrument Ti59 programmable et à bande magnétique couplée à une électronique de commutation que j'avais conçu également.
Il m'avait fallu plusieurs mois pour convaincre Xenakis et surtout Cornelia Collier qui étaient attachés aux Centres de Calcul et au light-pen.
Je me souvient d'une fois où Xenakis, escagassé par les interruptions de mes explications par Cornelia, avait haussé le ton amicalement en disant : "laisses parler le p'tit père". Car il avait pris goût à la chose et plus je lui en disais plus le système résonnait dans sa tête au point en effet de me faire remplacer le terme SILOCOMuVi par UPIC sur mon rapport au ministère, en l'inscrivant dans un encoche sur le brouillon avec son air malicieux monoculaire. Ne me doutant pas de la suite, j'en étais très heureux.
Pascal Dusapin, un élève commun et ami grand compositeur contemporain qui a composé sur l'UPIC et assisté Xenakis dans ses dernières années douloureuses, m'avait dit un jour qu'on m'avait reprocher d'avoir orienté le Maître dans une voie qui l'a détourné de sa composition musicale orchestrale.
Contrairement à ma façon de voire, de faire et de penser, les Maîtres n'aiment décidément pas se faire dépasser par leurs élèves. C'est pourtant le signe du progrès plus que de la dégénérescence. Xenakis a-t-il su se dépasser lui-même ? La question reste posée. Moi je le crois avec Mycenae Alpha qui se diffèrent bien des autres. Il aurait pu faire plus et mieux peut être si ces collaborateurs du départ avaient été à la hauteur du Maître.
Alors, que Xenakis se soit approprié mon travail et mes idées innovatrices pour le vendre à d'autres et en tirer gloire et honneur tout seul, est très courant dans notre société (le droit d'auteur est souvent mal mené par les commerçants, mercenaires, dirigeants et artistes à ego sur dimensionné et ... sans grande éthique). Si je dois lui reprocher quelque chose, ce n'est pas d'avoir continué le projet mais ne pas m'avoir donné les moyens de le réussir mieux que vous ne l'avez fait, n'étant ni musiciens ni compositeurs mais plutôt gestionnaire (il n'y a pas de sots métiers) ; mais dans le cas de l'UPIC, il fallait du high-tech comme à Standford. Détruire ou exploiter les créateurs indigènes a toujours été une tare profonde dans la culture française, les obligeant à s'exiler pour ne pas se suicider, mais cela à toujours permis aux étrangers de nous fournir le meilleurs d'eux-mêmes et ... au Pouvoir de se glorifier. L'Ircam dont Xenakis aurait dû avoir la direction, a su compenser cette défaillance ancestrale en créant des équipes pluri-culturelles comme aux Etats-Unis, et je m'en réjouis. Boulez malgré ses défauts a su le faire car il était plus ouvert, moins topologique ego-centré, ... quoi-que.

Tu as su en profiter. C'est ton problème. Assume ta situation, et revendique ta médiocrité quand tu dis : "Je m’étonne que tu revendiques la paternité d’un système finalement aussi frustre".
Pour moi l'UPIC n'a été qu'un simulacre du SILOCOMuVi pour satisfaire des ambitions personnelles contraires à l'esprit de nos institutions.
Mais j'en revendique la paternité de l'invention, du concept et de l'âme qu'il sous-tend et qui perdure plus que le mauvais esprit dans lequel il a été réalisé.

En effet le temps a passé et c'est plus un regard sur l'histoire humaine de notre société avec toute sa subjectivité et sa cupidité, que l'ego de sa propre personne.
Et qu'il est intéressant d'en prendre conscience à travers les faits historiques. Et que "tes tentatives pour te faire mousser avec des choses du passé que tu n’as pas faites" comme tu le dis, ne semblent pas me concerner mais en concerne d'autres d'après les lectures journalistiques.
Car, chacun les a vécus à sa façon, de son point de vue, avec toute l'émotivité des moments de joie mais aussi l'apprentissage de sa dureté, voire de ses monstruosités. Nos parents ont connu pire, même si la relativité là rend aussi douloureuse sur le moment. Ce qui n'est jamais facile quand on est jeune chercheur entrant dans le monde du travail.
Et on comprend encore maintenant pourquoi les moins jeunes des Télécom se suicident actuellement dans l'esprit pervers d'Orange.
Sans doute que l'esprit coloniale a repris de sa verve à travers la globalisation.
Mais peut on croire encore que l'expérience des uns puissent servir aux autres pour le mieux de la société.
Le réseau de réseaux est l'espoir engendrant la Cybericité en empêchant le big-brother Cybernétique d'asservir et de transformer une fois de plus la démocratie en médiocratie et en voyoucratie, en provoquant la coopération dans la polyagogie comme interconnexion interactive des agogies de chacun.
C'est le deal des nouvelles générations. Faut-il encore leur en donner les moyens pour éviter une nouvelle dégénération.
La nouvelle philosophie est à mettre en place. La musique et la polyagogie ont encore beaucoup à dire et à faire...
Pour ma part, si j'ai quelque chose à revendiquer, ce n'est sûrement pas de l'ordre du pouvoir ou de la gloire, mais simplement d'inscrire mon travail de l'époque dans ma propre histoire de Designer, soient l'invention, la conception, la conceptualisation et la réalisation partielle (inachevée vu l'interruption intempestive des choses) du SILOCOMuVi appelé UPIC par Xenakis qui l'a adopter tant bien que mal de par ta participation, et que d'autres ont tenté de faire évoluer par de nouvelles versions micro plus performantes certes mais toujours dans un esprit topologique donc sans vitalité musicale source de l'agogie. Mais l'âme de l'UPIC initiale anime encore le PolyAgogic CyberSpace et continue son évolution, laissant les mauvais esprits dégénérés de côtés.
Xenakis a eu des millions de l'Etat pour utiliser, continuer le développement et former quelques compositeurs émérites et les résultats sont faibles (quoique de qualité pour certains dont Xenakis et j'en suis tout simplement heureux ... et frustré) par rapport à l'IRCAM ; moi j'ai dépensé la moitié de mon salaire souvent faible pour assurer mes recherches et développements et assurer la technicité de mon enseignement à des centaines voire milliers d'étudiants.
Dans notre société, le temps, le travail et l'argent n'ont pas les mêmes valeurs et mêmes mesures pour tout le monde. En prendre conscience, c'est déjà progresser.
Mais on est jamais sûr que l'expérience des uns permette d'éviter les erreurs des autres qui mènent souvent à la ruine et la médiocrité de notre société, qui retombe toujours sur ses pattes en sacrifiant sa jeunesse.
Maintenant, je suis de retour au Collège de France (toujours par la petite porte, c'est l'entrée des artistes la meilleure) mais je travaille sur la modélisation (visualisation et simulation) scientifique de la Neuroglia (ou poétiquement l'âme et l'esprit travaillent de concert dans une Cybericité de réseau de réseaux).
C'est là qu'est l'avenir de la musique et de la polyagogie : percevoir comment l'esprit pervers des neurones se régule par l'âme des gliales, ... tout un programme qui vibre déjà dans ma tête.
Une façon sans doute de reprendre un travail commencé dans les années 80 avec l'invention de la Robotique de Laboratoire, encore interrompu par l'appropriation intempestive de mon travail avec détournement du bien publique puis récupérée par les commerçants comme ProLabo en france pour mieux vendre, mais surtout comme Perkin-Elmer qui en a fait un petit bijou de grande qualité. Cela fait toujours plaisir (dommage que cela n'ait pas été fait en France).

Après avoir compris qu'un Rodin a toujours une Camille, je me suis fait à l'idée que la richesse se mesure plus au nombre de fois que l'on a été volé dans sa vie, plus qu'à l'entassement et l'exposition des biens volés.
J'ai eu ma dose. ... Et j'en suis très heureux. Et je continue à créer malgré vents et marrées. C'est le principal. Le reste ... c'est de l'histoire qui trop souvent se perpétue comme un virus parasite. On attend beaucoup des nouveaux médecins de la société, mais ... la musico-thérapie reste sans doute encore la meilleure.
Très cordialement
Patrick


Courriel de Patrick Saint-Jean à Guy Medigue du 19 Novembre 2010, suite et fin du débat
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    Objet :     Rép : tr: Réalisation de l'UPIC
    Date :     19 novembre 2010 16:59:16 HNEC
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Cher Guy,
Le rappelle de ce genre de situation est en effet pas très agréable, mais ce sont des situations vécues qu'il faut rappeler à l'histoire pour que les générations futures ne croient pas que tout est rose dans les galères socio-technologiques que nous avons vécues en tant que pionniers. En ce moment d'autres générations galèrent aussi pour créer de l'innovation. Et il faut rappeler également les erreurs du passé de nos dirigeants et  aux nouveaux dirigeants qu'il y a des erreurs à ne pas commettre pour que la recherche et les réalisations de haut niveau puissent se faire jusqu'au bout dans de meilleurs conditions.
Les choses ont été dites. Et cela me soulage.
J'espère que ce sera le cas pour toi.
En attendant d'écrire une histoire plus complète, j'ai implémenté un texte dans l'article de 2005 sur le web :
"De l’Unité PolyAgogique Informatique du Centre de Mathématique et Automatique Musicale au PolyAgogic CyberSpace"
http://patrick.saintjean.free.fr/PACS/Bibliographie/UPICauPACS/UPICauPACS.html

Etant l'éditeur, je prends sur moi de commettre une légère entorse à la règle et de rajouter ton nom afin que tu fasses partie également de ceux, que j'ai cité, qui ont travaillé à l'avancement d'une variante de l'UPIC-SILOCOMuVi initiale que j'avais conçue.
par (pour faire court) :
"Le cahier des charges ne fut pas réalisé dans son ensemble (partie visuelle en sortie, feedback entrée-sortie, intelligence artificielle, CNA avec feedback pour enrichir les textures sonores, automates markoviens et textures prétopologiques, etc...), mais a eu pour mérite de définir ce que serait l'avenir, comptant sur le progrès de la miniaturisation et de l'augmentation des capacités tant de stockage des données et programmes que de vitesse de calcul et de débit numérique. La version simplifiée de 1977 à 1980 a été confiée à Guy Médigue and Co."
Je verrai si je trouve d'autres endroits où t'intégrer.
Pour le reste il faudra que tu racontes ton histoire vue de ton côté.
Et que les historiens et sociologues fassent le tri.

Bonne continuation.
Patrick Saint-Jean


Depuis, d'autres concepteurs et réalisateurs se sont risqués à concevoir et réaliser une version micro de l'UPIC :
- une version pour PC sous MSWindows est réalisée par Gérard Pape dans les années 80.
- une version de l'UPIC, Iannix pour logiciel libre par Thierry Coduys dans les années 90.
- la version Metasynth, très professionnelle est la plus développée. C'est un logiciel d'U&I (co-fondateurs Éric Wenger et Edouard Spiegel) conçu à partir de 1999, devient "un instrument autonome, sous Mac OSX, de design sonore et de production musical qui vous permet effectivement de "peindre le son". Metasynth est capable de créer n'importe quel rythme, mélodie, accompagnements sur 24 pistes, aussi bien que de certains bruits les plus hallucinants". (http://www.uisoftware.com/MetaSynth/index.php). Il est très utilisé entre autre par le compositeur et artiste plasticien Fred Wallich (http://artitoo.free.fr/)
- actuellement une version en java sur le web, HigthC par Thomas Baudel est distribuée sur Internet qui reprend un but originel :
"HighC est un outil graphique de création musicale. Il comprend synthétiseur, séquenceur et mélangeur. Son but est de rendre la composition aussi directe que le dessin"
, (http://highc.org/index.fr.html),
 avec une historique qui montre la vision que l'on se fait de l'UPIC :
"HighC est inspiré de l'UPIC de Iannis Xenakis, développé dans les années 80. A la différence d'autres systèmes de "peinture de son", HighC utilise un modèle de synthèse additive structurée. Ce modèle permet la composition d'objets sonores simples en objets de plus haut niveau qui peuvent être manipulés comme des symboles. En gros, HighC est à HyperUpic ou MetaSynth ce que Powerpoint est à Photoshop"
. ... "Le concept de base de l'UPIC, ce que j'appelle la synthèse sonore "graphique", est à la fois simple et très expressif. Une composition se présente comme un ensemble de courbes continues sur une partition, dont la progression horizontale détermine l'évolution de hauteurs en fonction du temps. D'une certaine façon, c'est une généralisation de la notation traditionnelle de la musique occidentale, qui rend la partition linéaire et continue dans les domaines temporel et harmonique."
En raison des langages objets utilisés, par rapport au SILOCoMuVi prévu à l'époque en grande partie en assembleur et fortran, l'UPIC est donc plus graphique que dessin, plus gestionnaire et plus objet qu'un design qui se voulait, pour son concepteur originaire Patrick Saint-Jean, être un process, design de processus de création musicale et visuelle donc une poïétique.
- Patrick Saint-Jean en fera un plug-in photoshop et intégrera des ébauches pour leur intégration dans le PolyAgogic CyberSpace (CoMuViNet, UPIC-Net) 

L'important dans la conception était :
- utilisation de la forme et de la couleur paramétrique (pseudo, N/B, texture monochrome, gris, indexée, en couche, par calque) mais aussi de la couleur sonore (filtrage dynamique de la bande sonore, à tous les niveaux (micro, mezzo, macro) et dans tous les espaces de composition musicale et visuelle (2D, 3D, animation, dynamique visuelle, optique-art, art cinétique visuelle par commande numérique sensori-moteur).
- transformation d'une table à pointer en table à dessin de haute résolution (4096x4096 soit 16 écrans 1024x1024 en parallèle) couplée à une console de même résolution sans balayage permettant l'analyse, le traitement et la synthèse d'image (ATSI) de la partition dessinée en plus de ceux du signal sonore et spectral et du process (diagrammatique).
- la possibilité d'un "write through" (régénération par balayage) sur la console permettant de faire de l'édition conversationnelle de processus, en concevant une ligne de commande, et plus encore une ligne de process permettant le déclenchement en batch et/ou temps réel des fonctions unitaires avec feedback et feedforward conditionnel.
- un logiciel ouvert pour intégrer les fonctions personnelles des compositeurs permettant la R&D théorique et pratique en plus d'une bibliothèque standard (ATSI objets, formes, fonctions de micro, mezzo et macro composition hors, en temps et temporelle).
- un système de conversion numérique analogique HI-FI, 96 db linéaire, qui devait faire plus qu'un DAC en introduisant la notion de chaîne FI-FO en feedback (par addition et soustraction), d'automate programmable et fonctions récursives, avec génération de filtres numériques évolutifs pilotables par programmation et interaction, permettant ainsi la génération en temps réel de sons riches en matière et texture évolutive. Le but était de remplacer le sampling (l'échantillonnage) impliquant le traitement numérique du signal électronique par paquet ("son") et la gestion de sons, un peu comme la marqueterie des musiques électromagnétiques, la remplaçant par une musique électronumérique dérivée des musiques électroniques analogiques qui avaient leurs propre esthétiques mais rencontraient des problèmes de richesses du sons et de sa texture spatio-temporelle rendue peu vivante par ses faibles textures et structures hors temps et temporelles bouclées. La notion de fonction de transfert pour la simulation d'instruments numériques, informatiques (virtuels) avec équations aux différences se traduisant par un process de flux d'échantillons passant dans des "boîtes noires" paramétrables contenant ces fonctions de transfert en chaîne ouverte ou bouclée, passant dans des mémoires fi-fo bouclées avec opérateurs d'addition ou simplement NAND (logique électronique non-et) et de décalage, ainsi que des mémoires associatives où les données de sortie revenaient par bouclage sur les entrées-adresse associant d'autres valeurs aux données d'entrée, formant ainsi des automates séquentiels (machine de Moore ou de Mealy), accepteurs de langage musical. Patrick Saint-Jean, élève ESIEA (71-75), était rodé en matière informatique-électronique-automatique. On peut constater que maintenant la simulation de piano (Pianoteq, piano virtuel totalement modélisé de Modartt) est au top. Mais c'était très difficile
, quoique possible de mettre en pratique cette connaissance dans les années 80, où Patrick Saint-Jean avait inventé une carte cyclopluribus pour connecter des Apple II en réseau et cherchait à en faire un réseau résonateur acousmatique en implantant en différente sorties des micros-ordinateurs, des cartes convertisseurs numérique-analogiques de qualité, issues d'un modèle neuronal (intégrateurs en cascade) fabriquées à l'Académie bulgare des sciences. Les trains d'onde envoyés devaient se refléter dans le réseau, enrichissant le signal acoustique, et par les déphasages contrôlés spatialiser le son dans l'espace 3D. Cela devait être une tentative pour remplacer les machines 4X dans un projet de sonorisation de la Géode inaugurée à la Cité des Sciences, projet avorté par des évaporations de budgets ministériels.

Dans le PolyAgogic CyberSpace, les notes, les pixels (ou texels) deviennent des percepts-concepts-affects, des adresses url, des fonctions exécutables (capteur-effecteur) sur chaque piste.


       

 
Moteur d'inférence dans les tableurs conceptuels multimédia et classification multi-hiérarchique dans le Conceptier 3D.
Partition conceptuelle multimédia multi-piste pour trois écrans.
mesure      
Mesures et analyses de textures prétopologiques du texte, de l'image, du son, des partitions, des pages web.
   
Classification multiparamétrique et multihiérarchique, mise en graphe dynamique, mise en scène temps réel (110 gigaflops)

Mise en Design du Concept pour le spectacle de la connaissance dans le PolyAgogic CyberSpace.
Mise en réseau dans l'Univers Cités Virtuelles Interactives (Université Virtuelle Interactive).
Les galaxies prétopologiques : Agrégativité forte, Dispersivité faible, Singularité forte, Altérité forte, Extériorité faible.

Après l'intégration de l'UPIC-SILOCoMuVi en java et "pure data", la nouvelle version tente de l'intégrer comme galaxie sonore à texturologies quantiques prétopologiques, basée sur FMOD EVENT SYSTEM, BEST PRACTICES FOR PROGRAMMERS, http://www.fmod.org, Firelight Technologies Pty. Ltd.

Les musiques électroacoustiques
Pour résumer, en référence à Wikipédia ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_%C3%A9lectroacoustique ), on constate que plusieurs historiens placent les débuts de la musique électroacoustique de la fin des années 1940 au début des années 1950 et en particulier avec les travaux de deux groupes de compositeurs dont les orientations esthétiques étaient radicalement opposées :
- "A Paris ... le groupe de recherche en « musique concrète », au-delà de l'origine des sons, Pierre Schaeffer défendait surtout l'idée d'une musique concrète partant du son pour aboutir à une réalisation abstraite : la musique ... en opposition avec, notamment, la musique instrumentale partant d'une idée abstraite pour la réaliser concrètement lors du concert". Sa conception musicale était basé sur la juxtaposition et la transformation de sons naturels, c'est-à-dire des sons réels pré-enregistrés (mais pas nécessairement produits par les forces de la nature) sur bande ou sur disque.
- "À Cologne, le groupe Elektronische Musik mis en place vers 1949-51 par le compositeur Herbert Eimert travaillait uniquement sur des sons générés par des moyens électroniques" et "considérait le contrôle précis réalisé en studio comme l'extension électronique et même le perfectionnement du sérialisme".
Le lien commun entre les deux écoles était que la musique était enregistrée puis joué par des haut-parleurs, sans interprète.
Même si le sérialisme a été largement abandonné par les différents milieux électroacoustiques, il reste que la majorité des morceaux électroacoustiques utilisent une combinaison de sons pré-enregistrés et de sons de synthèse, et Karlheinz Stockhausen à Cologne le 30 mai 1956 surmonte le schisme entre les approches de Schaeffer et d'Eimert avec le morceau Gesang der Jünglinge (Chant des adolescents).
Et continu dans les années 60 dans plusieurs courants :
- la musique acousmatique autour du GRM dirigé de 1966 à 1997 par François Bayle en France
- le paysage sonore (soundscape composition) autour de Murray Schafer et Barry Truax (en) au Canada, mouvement très proche de l'écologie acoustique produit des œuvres à partir d'enregistrement de paysages sonores réels
- la computer music aux États-Unis défend quant à elle l'utilisation de l'ordinateur pour réaliser toute ou une partie de l'œuvre
- l'EAI (improvisations libres électro-acoustiques), le live electronics (parfois proche du courant free jazz) ou la musique mixte mêlant des sons enregistrés et un ou plusieurs musiciens sur scène.
On remarquera que dans "musiques formelles", Iannis Xenakis ne parle pas au départ d'oeuvre électroacoustique mais d'oeuvres électromagnétiques, car à l'époque le calcul musical sur ordinateur était transcrit sur bande électromagnétique binaire puis convertit sur bande électromagnétique HI-FI pour être jouée (lue) en salle de concert ou en auditorium ; et c'est là que ce joue l'interprétation acoustique (réglages des canaux, des volumes, des mixtes). Le compositeur doit donc tenir compte des propriétés de son instrument électromagnétique. Et l'on parlera de musique électroacoustique que quand le compositeur tiendra compte du lieu et de son acoustique ou quand il utilisera les outils et instruments de traitement de l'acoustique (filtrage, déphasage, amplification, effets) comme opérateurs de composition (généralement de micro-composition).
Si on parle de computer musik, de MAO (musique assistée par ordinateur), on ne parle plus beaucoup d'art numérique musical ou d'art informatique musicale qui semblent plus appropriés et plus caractéristiques avec l'analyse, traitement et synthèse du signal, du son, du matériau et de la matière sonore, de la structure et de l'architecture sonore, du processus de création ou de poïétique sonore à la composition musicale, et poïétique musicale (harmonique et/ou pas).

Un interview sur l'UPIC de Patrick Saint-Jean a été réalisé par Gérard Pelé, Professeur à l'Ecole Supérieure Louis Lumière, qui s'intéresse à l'aspect ergonomique de l'UPIC dans sa toute première conception et sa réalisation simplifiée.


Conclusion

Ainsi si l'Upic peut être considéré comme un instrument électroacoustique, c'est parce que
les musiques formelles ne sont pas qu'une théorie mais une praxis et une teknè qui au départ s'impliquent en composition musicale instrumentale et orchestrale, et ne deviennent qu'électroacoustique que quand elles se jouent en temps réel (lecture de la partition en temps structurée par une composition à structure hors temps et temporelle), les périphériques de sorties HI-FI multicanaux positionnées dans un espace, recréent alors l'acoustique électronumérique. Mais d'autres instruments d'entrée-sortie peut être également couplés et les convertisseurs numériques analogiques sont remplacés par des interfaces de commande numérique. Comme on peut le voir dans MétaSynth d'Eric Wenger, le compositeur à vraiment des palettes d'outil et d'instrumentation avec effets sonores de grande ouverture pour la composition musicale et visuelle.
Entre la composition différée et l'écoute peut alors se placer dans le temps réel, tout l'automatisme, le semi-automatique, le semi-conversationnel, l'interactivité, l'intercréativité, et l'intercréactivité.

Maintenant, le Web, le WWW (World Wide Web voire World Wilde Web), l'Internet fait vivre en permanence l'événement avec tous ses rebonds au cours de son histoire perturbant le cours de l'histoire figée, un processus markovien stochastique prétopologique décrivant, voire simulant une poïétique où "Chacun sa Vérité" de Pirandelo reste toujours flagrant, et où le jeu (au sens musical) du dire de l'un devient une perturbation stochastique dans la croyance (ou la certitude) de l'autre, et sert à stimuler la mémoire et revivre les souvenirs dans un soucis de vérité qui fait acte historique.
Et pour ceux qui aiment la modestie, un e-mail ou une page web vous rappelle gentiment qu'avant vous d'autres avaient eu de bonnes idées qui, à travers la culture de la connaissance et du savoir-faire de la Société, vous avaient préparé le creuset d'expériences et de problématiques qui ferait naître vos propre idées musicales et formelles.


Par exemple :
"Paul Otlet, belge, a eu, dès 1934, l'intuition d'Internet : non content d'avoir co-inventé la Classification Décimale Universelle, qui est aux bibliothécaires ce que la Théorie de la Relativité est aux astronomes, il l'avait pensé non comme un moyen de communication entre des bases militaires façon Arpanet, ni même comme un énorme supermarché façon Google, mais comme un immense réseau destiné à produire et diffuser la culture et la science, imaginant avant tout le monde des concepts aussi révolutionnaire que l'e-book, la liseuse numérique façon Kindle, l'encyclopédie universelle à la Wikipedia ou encore la logique de consultation hypertexte. Bref, un formidable projet qu'est Internet à la base : un réseau favorisant la culture et l'échange."
http://fr.audiofanzine.com/audio-fanzine/forums/t.498713,editorial-du-9-juin-2012-commentaires.html



Le livre, comme le web, qu'il soit papier ou numérique, restent et se doivent de rester un lieu de culture, de partage et d'échange.


L'effort de Iannis Xenakis d'écrire un livre dès 1963, sur les "Musiques Formelles" (la revue musicale, éditions richard-masse, numéro 253-354, paris, 1963), en complément aux concerts auditivement et musicalement démonstratifs et passionnants, a permis dès les années 60, à Patrick Saint-Jean, jeune musicien en désire de composition et de voir les mathématiques et la physique moderne apporter des démarches et méthodes aux questionnement artistiques, d'acquérir une connaissance polyagogique (musique, mathématique, philosophie mais également architecture, composition musicale, formalisme) où les notes de musique étaient déjà devenues des mots de programmation, des formes musicales, algorithmiques algébriques et géométriques, des dessins et gestes musicaux autres que la baguette de chef d'orchestre et propice à l'interprétation, dans une recherche de problématique et de composition musicale de la matière sonore et acoustique, pour concevoir dans sa démarche de designer d'instrument de composition musicale et visuelle et de systèmes informatiques dès les années 70, le SILOCoMuVi devenu UPIC, et d'aller plus loin dans de nouvelles conceptions comme le PolyAgogic CyberSpace, ses théories mathématiques, philosophiques et son Design du concept multimédia ; ... et qui se retrouve pour la première fois dans un autre livre (Music and Modernism, Edited by Charlotte de Mille and contributors, Cambridge Scholars Publishing, 2011), en partage avec son Maître dans un chapitre de Olga Touloumi, Phd de la Graduate School of Design de l'Université d'Harward, intitulé "Formalising the Stochastic Cloud (p 292), relatant des travaux de Iannis Xenakis, de l'UPIC ... et de son "petit père".

La vie reste la vie, la Société ... la Société, la Musique ... la Musique, et pour aboutir à une excellence artistique, il faut encore mettre en place des excellences sociales qui ne soient pas des simulacres ou des maquillages d'une réalité plus médiocre. Et la philosophie n'est plus la sagesse mais l'engagement.
L'existence de l'être humain dans la Nature, cette planète bleue baignant dans le cosmos, engendre des échanges qui parfois, voire souvent, atteignent à sa santé dans la  névrose et la nécrose (Edgard Morin). Mais l'Etre dans la Société, cet Etat Bleu-Blanc-Rouge baignant dans une mondialisation, transformé en casino où les politiques ne sont plus que des croupiers, et où les bandits-manchots affublés de leur prothèse numérique, se placent en embuscade sur les grands chemins du virtuel pour vous dévaliser, engendre d'autres échanges qui parfois, voire souvent, atteignent à sa santé sociale par le conflit démesuré et la pollution du système. Sans doute un jour, il nous faudra ajouter une sixième sécurité sociale, qui en fait devrait être la première, car si la cinquième vient d'être créée pour assurer la fin de vie, cette première devrait être de garantir la vie sociale tout simplement dès la naissance dont dépendent toutes les autres. Mais d'autres préfèrent l'Homme libre, l'Homme sauvage. Alors ... que réserve la démocratie non participative ?
La pensée ne peut que s'en interroger pour savoir ce qui fait l'Être, l'étant et le mouvant et ce qui résulte de sa complexité, de sa naïveté, et de sa bonhommie. Et si l'artiste des générations d'après-guerre, qui n'a pas connu les monstruosités guerrières (qu'à l'extérieur de son pays et seulement médiatiquement, comme au cinéma, laissant aux journalistes le soin de montrer certaines vérités malgré les censures médiatiques ; pardon les consensus !)  pour les exprimer musicalement (Iannis Xenakis : les Nuits, 1967 ; Pour la Paix, 1961), c'est ce monde social sauvage, libéral, capricieux, xénophobe, malicieux, maléfique et machiavélique de l'institution, et pas seulement (que le théâtre et le cinéma exposent et fustigent) qui a permis à Patrick Saint-Jean de construire ses texturologies. Dubuffet l'a fait des matériaux et matières du sol, Edgard Morin et Michel de Certeau l'ont fait de la vision sociologique de l'esprit du temps, du marcheur et voyeur, Patrick Saint-Jean, lui, tente de le faire, 
dans ses texturologies quantiques prétopologiques, en prenant les percepts-concepts-affects pour des matières et matériaux auto et inter structurants dans leur propre chaos, qui mènent à la vie, tout comme des galaxies de mondes spécifiques voire spécieux qui se croisent dans le cosmos entre l'indifférence la plus totale du global et la monstruosité la plus totale du local, pour former un total du total non totalitaire de l'ensemble des variétés qui s'interactivent, s'intercréativent et s'intercréactivent dans un art total qu'avaient su nous faire entrevoir Nicolas Schöffer et Iannis Xenakis, et nous passionner.