Édouard Glissant

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Édouard Glissant
Activité(s) Écrivain, poète, essayiste
Naissance 21 septembre 1928
Sainte-Marie, Martinique
Décès 3 février 2011
Paris
Langue d'écriture Français
Genre(s) Roman, Essai, Poésie, Théâtre
Distinctions Prix Renaudot 1958
Œuvres principales

Édouard Glissant, né le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie en Martinique et mort le 3 février 2011 à Paris[1], est un écrivain, poète et essayiste français.

Fondateur des concepts d'« antillanité », de « créolisation » et de « tout-monde », il était « Distinguished Professor » en littérature française, à l'université de la Ville de New York et président de la mission de préfiguration d'un Centre français consacré à la traite, à l'esclavage et à leurs abolitions.

Sommaire

[masquer]

Biographie[modifier]

Édouard Glissant étudie au lycée Victor Schœlcher de Fort-de-France. Il quitte la Martinique pour Paris en 1946 afin d'étudier l'ethnographie au Musée de l'Homme, mais aussi l'histoire et la philosophie à la Sorbonne[2].

Alors proche des thèses de Frantz Fanon[3], il fonde, accompagné de Paul Niger, en 1961 le Front antillo-guyanais d'obédience indépendantiste, puis autonomiste, ce qui lui vaut d'être expulsé de la Guadeloupe et assigné à résidence en France métropolitaine. Il est interdit de séjour dans son île natale pour « séparatisme » de 1959 à 1965. Il est signataire du manifeste des 121 en 1960. Certains de ses ouvrages, tel le Discours antillais, restent très marqués par son engagement anticolonialiste.

Il revient en Martinique en 1965 et y fonde l’Institut martiniquais d'études, ainsi qu’Acoma, un périodique en sciences humaines.

Titulaire d’un doctorat ès lettres (1980)[4], il adhère[Quand ?] aux thèses de la négritude avant de développer par la suite[Quand ?] les concepts d’antillanité et de créolisation.

Remarqué pour son travail[évasif], il devient de 1982 à 1988, le directeur du Courrier de l'Unesco.

En 1989, il est nommé « Distinguished University Professor » de l'Université d'État de Louisiane (LSU), où il dirige le Centre d'études françaises et francophones.

Il vit ensuite à New York où, à partir de 1995, il est « Distinguished Professor » en littérature française, à la City University of New York.

En janvier 2006, Édouard Glissant se voit confier par le président Jacques Chirac la présidence d'une mission en vue de la création d’un Centre national consacré à la traite et à l’esclavage. Il prend position contre la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale et condamne la politique d'immigration menée depuis l'élection du président Nicolas Sarkozy. De cet engagement politique et poétique naîtra un court manifeste, Quand les murs tombent, l'identité nationale hors la loi ?, rédigé avec Patrick Chamoiseau.

En 2007, il crée avec le soutien du conseil régional d'Île-de-France et du ministère de l’Outre-Mer, l'Institut du Tout-Monde. Cet institut a pour objectif de faire avancer la pratique culturelle et sociale des créolisations. Il favorise la connaissance de l’imaginaire des peuples dans leur diversité. A l’écoute des mélodies du monde, il accompagne, à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions artistiques, des formes de pensée et des modes de vie.

Au monde qui se replie sous la loi de l’unicité et de l’esprit de système l’Institut du Tout-Monde oppose les identités en mouvement. À la fois site d’études et de recherches, espace d’invention et de formation, lieu de rencontres, il est dédié aux mémoires des peuples et des lieux du monde.[5]

Le 3 février 2011, il s'éteint à l'âge de 82 ans à Paris.

Les obsèques d'Édouard Glissant se déroulent le 9 février 2011 en l'église du Diamant, en présence des élus et personnalités Martiniquais, des ministres Marie-Luce Penchard et de Frédéric Mitterrand. Il est inhumé dans le cimetière de la commune.

Famille[modifier]

Edouard Glissant est l'époux de Sylvie Sémavoine et est père de 5 enfants : Pascal, Jérôme, Olivier, Barbara et Mathieu[6]

De la négritude à la créolisation[modifier]

Articles détaillés : négritude et créolisation.

Dans un premier temps, il adhère aux thèses de la négritude avant d'en dénoncer les limites. Il développe alors le concept d’antillanité qui cherche à enraciner l'identité des Caraïbes fermement dans « l'Autre Amérique » en rupture avec les travaux d'Aimé Césaire, pour qui l'Afrique est la principale source d'identification pour les caribéens. Cette antillanité serait fondée sur la notion d'« identité multiple », ou d'« identité rhizome », ouverte sur le monde et la mise en relation des cultures.

Il propose également le concept de créolisation qu'il définit comme le « métissage qui produit de l'imprévisible » et qui est pour lui le « mouvement perpétuel d'interpénétrabilité culturelle et linguistique »[7] qui accompagne la mondialisation culturelle. Cette mondialisation met en relation des éléments culturels éloignés et hétérogènes, avec des résultantes imprévisibles.

Ses réflexions sur l’identité antillaise ont inspiré une génération de jeunes écrivains antillais qui formera le mouvement de la créolité, dont Patrick Chamoiseau, Ernest Pépin ou encore Raphaël Confiant.

Tout-monde[modifier]

Ses travaux plus récents s'articulent autour du concept de tout-monde et interroge l'universalité. Écrivain militant, il cherche à définir une approche poétique et identitaire pour la survie des peuples au sein de la mondialisation au travers de concept comme la « mondialité » en opposition à la mondialisation économiste ou d'identité-relation contre l'affirmation des identités-racines qui génère d'innombrables conflits à travers le monde. Il réfléchit aussi à la pensée du tremblement (fragile, incertaine mais correspondant au monde) par opposition à la pensée de système (cela ne marche plus).

Publications[modifier]

Essais[modifier]

Poésie[modifier]

Romans[modifier]

Théâtre[modifier]

Notes et références[modifier]

  1. « L'écrivain Édouard Glissant est mort » [archive] sur le site du journal Le Monde le 3 février 2011.
  2. « L'écrivain Édouard Glissant est mort » [archive] sur le site du journal 20minutes le 3 février 2011
  3. « Édouard Glissant : “La pensée unique frappe partout où elle soupçonne de la diversité” » [archive] sur le site Télérama.fr
  4. Le Discours antillais : le passage de l'oral à l'écrit en Martinique : essai d'analyse éclatée d'un discours global, Université Paris 1, 1980, 3 vol., 755 p. [archive]
  5. Extrait du programme du Prix Carbet de la Caraïbe 2007 présidé par Édouard Glissant
  6. voir avis d’obsèques sur Radio Caraïbes Martinique. (février 2011)
  7. Édouard Glissant, Introduction à une poétique du divers, Gallimard, Paris, 1996

Voir aussi[modifier]

Bibliographie[modifier]

Filmographie[modifier]

Liens externes[modifier]


Outils personnels
Espaces de noms
Variantes
Actions
Navigation
Contribuer
Boîte à outils
Autres langues