La cybernétique et la Société
de l'Information
Lors du lancement de la Société
de l'Information en Europe à la Conférence du G7 à
Bruxels en 1995, le président de l'époque Jacques Delors,
fervant et militant des nouvelles technologies, mais le seul des représentants
du G7 à n'utiliser le e-mail qu'indirectement par l'intermédiaire
de sa secrétaire, a invité fortement tous les représentants
et responsables d'organisation (patrons, syndicats, associations, écoles
et Universités et particuliers) à prendre en considération
cette nouvelle société sachant qu'elle aurait une influence
considérable sur l'évolution économique et sociale
de notre propre société française et européenne.
Compte tenu de l'obligation de toute organisation recevant des subsides
de l'État ou de l'Europe d'être présent sur Internet
et la volonté des individus, seuls ou en groupes, à participer
à la Société, il est alors possible de considérer
le Web Français (ou plutôt francophone avec les Suisses, les
Belges et une partie canadienne) comme un pool objectif d'analyse de la
représentativité des mondes de l'enseignement, de la recherche
et de l'industrie, ainsi que des utilisations publiques et privées
(sous restriction du discret et du secret professionnels).
Ainsi l'arrivé de l'Internet,
vaste réseau de réseaux, avec le concept de navigation dans
les espaces d'information, relance la définition et l'identification
de la Cybernétique, revue et corrigée.
Sans en faire une analyse typologique,
une simple recherche nous fait découvrir près de 11000 pages
par le moteur Google et par le moteur multiple Copernic près de
16 700 pages d'une grande diversité allant de la position institutionnelle,
à la publication électronique libre en passant par le livre
plus sélectif, et donnant la preuve d'une nouvelle existence réelle
et très variée assurant une continuité du développement
et de l'évolution de la Cybernétique sans la réduire
uniquement à un fait historique.
Qui représentent-elles ?
La Cybernétique sur le réseau Internet
Trois tendances majeures font jour :
- ceux pour qui la cybernétique est présente et est l'image marketing d'une activité informatique complexe ou pouvant l'être aux yeux du client.
- ceux qui s'opposent par soucis d'histoire, de la mémoire d'un passé peu glorieux : détracteurs d'un Big Brother tout puissant, peur ou méfiance de tout ce qui est force et pouvoir et peut faire souffrir comme de la bombe atomique ou des moyens de la guerre mis dans n'importe quelle main, et où les mots "consigne, finalité voir solution finale, contrôle et contrôle de masse, asservissement, maître-esclave" ont des relants de féodalité, de colonialisme et de dictature, mais également provenant d'une réflexion profonde et intérogative sur les risques d'un devenir monopoliste et totalitaire, donnant à la cybernétique une image contraire à son contenu.
- ceux qui imaginent le futur par la recherche, la réflexion et l'expérimentation scientifique.
Des définitions nous en sont données :
- reprenant l'histoire : Domaine multidisciplinaire, sorte de science du comportement, créé par Wiener Norbert. "(Pour contrôler une action finalisée, la circulation de l'information doit former)... une boucle fermée permettant d'évaluer les effets de ses actions et de s'adapter à une conduite future grâce aux performances passées." (http://www.linux-france.org/prj/jargonf/C/cyberneactique.html)
- ou actualisée avec retour aux sources : "La cybernétique est par essence une science du contrôle et de l'information, visant à la connaissance et au pilotage des systèmes." La signification étymologique du mot cybernétique (du grec Kubenêsis) désigne "l'action de manoeuvrer un vaisseau, de gouverner" (http://perso.wanadoo.fr/metasystems/Cybernetics.html).
- ou militant d'une nouvelle société : pour inventer un capitalisme à visage humain (http://perso.wanadoo.fr/metasystems/Cybernetics2.html).
D'autres s'annoncent clairement en tant que sociétés de services :
"Crée en avril 1998 sur la région du Ternois, Association de professionnels de l'informatique, du réseau, de l'internet, du graphisme et de la communication. Tous afin de satisfaire vos projets informatiques et réseaux, des plus simples aux plus complexes, de l'installation aux tests en passant par la configuration, création, développement, remise à niveau et hébergement de sites internet et intranet, installation de réseaux, vente et maintenance de matériel informatique et de produits logiciels, formation aux logiciels de bureautique, de comptabilité et de multimédia, accès à cinq machines en réseau à des tarifs très abordables, le tout réalisé par une équipe performante de programmeurs, concepteurs et graphistes. Alors, surf, jeux en réseau ou plus raisonnablement traitement de texte. A vous de choisir !"
- http://www.cybernetique.info/
"A CHACUN SON SERVEUR adsl/linux, création, maintenance de sites web, arborescence, design, mise à jour, référencement, développement avancé, bases de données, Chat, Forum, sites marchands, Webcam, générateurs de pages, e-minitel, UMTS, administration réseau, hébergement, serveur de nom, sendmail, serveur httpd Apache, maintenance informatique, formation, ateliers pour l'assistance à la création de sites, ateliers Cyber Découverte."
En fait, est proposé tout ce qui concerne l'intégration des outils de la cybernétique dans le contexte sociale et professionnel, la complexité étant relative au client et à ses besoins et à l'impact du marketing.
Le Web est aussi l'expression des convaincus de la Cybernétique :
- http://www.ecole-et-nature.org/~encreverte/n33-34/le_xxieme.htm
"Le XXIème siècle sera cybernétique. Le XXI ème siècle sera religieux nous avait prédit André Malraux. Peut-être. Mais cybernétique il sera, c’est certain. Et considérablement. C’est un fait indiscutable, incontournable. Comme individus adultes, comme sujets politiques et militants, nous avons le choix entre trois positions : Refuser, nous battre contre le cybermonde… ou dédaigneusement l’ignorer (quoique ce fut de plus en plus difficile) et nous arc-bouter sur les "vraies valeurs" du réel ; L’adorer sans partage et nous plonger avec délectation dans la "télétique" et l’univers virtuel ; Enfin parier sur une relation double, parallèle : - un pied dans le cybermonde,- un pied sérieusement ancré dans le réel, la vraie vie. La seule option possible est donc, d’une part d’accompagner le plus intelligemment possible les enfants dans leur rencontre, leur cheminement avec le cybermonde. Et, d’autre part, absolument, sous peine de drame, bâtir avec eux une véritable relation au réel, que l’on va essentiellement trouver dehors, dans la vraie vie, en particulier dans l’Éducation à l’Environnement."
- Défenseur et détracteur des détracteurs de la Cybernétique confirment les propos de Kevin Kelly : Cybernétique et société: "Norbert Wiener ou les déboires d'une pensée subversive", un article de Guy Lacroix.
"Avec une critique de la critique montrant les défenseurs et les détracteurs du concept américain de Cybernétique avec une vision plus française : Dans son dernier ouvrage "L'utopie de la communication" (1) Philippe Breton affirme que nous sommes soumis aujourd'hui à une nouvelle utopie, celle de la communication, qui s'appuie sur la promotion d'un Homme "sans intérieur", réduit à sa seule image, dans une société rendue elle même "transparente" par la grâce de la communication. Si la communication a pris autant de place dans nos sociétés, ce n'est pas seulement à cause de la prolifération des machines à communiquer, mais parce que, pour Breton, cette communication a été théorisée dès la fin de la Seconde guerre mondiale par le mathématicien Norbert Wiener. Le père de la cybernétique serait le promoteur d'une utopie de la transparence qui inspirerait ce que notre société actuelle a de plus réducteur.... Incidemment, celui-ci souligne un curieux phénomène d'amnésie collective portant sur cette période de notre histoire récente qui a présidé à la naissance, puis à l'essor, de l'informatique. Les années 1940 à 1955 (environ), ont été d'une extraordinaire richesse intellectuelle. Pourtant tous les débats qui ont eu lieu alors ont été complètement gommés de la mémoire collective. Aussi les discussions d'aujourd'hui, tant sur le plan théorique (avec la résurgence des modèles neuromimétiques en I.A) que sur le plan social (avec le chômage), reprennent-elles souvent des idées qui ont été exprimées dès le début de l'informatisation, en ignorant leurs sources. C'est un peu comme si l'histoire, étrangement, bégayait. Pour mon propos, cette amnésie est lourde de signification. Elle indique un processus de censure sociale dont la cybernétique a été une des victimes. Aussi, en attaquant Wiener, il me semble que Breton se trompe de cible, et que par là il va dans le sens du renforcement de cette utopie de la communication qu'il dénonce."
Développements et expressions
scientifiques et artistiques de la Cybernétique
Quand l'imagination va bon train, un réseau c'est
comme un ensemble de neuronnes en interaction, ou presque.
Et cela peut donner aussi de belles images et de grandes
réflexions.
http://www.chryzode.org/francais/cognitif.htm
La Cybernétique en réseau
La trilogie Wienerienne
Matière-Énergie-Information
La notion d'information dans la société
s'est donc bien régulée dans la trilogie Wienerienne Matière-Énergie-Information
condamnant l'isomorphie totalitaire, la variété de forme
étant indispensable à l'information. Et à la trilogie
structure-fonction-information va correspondre la notion de chemins multiples
interconnectés dans l'espace : le réseau.
Suite au Colloque du CREIS, 28-29-30 mars 2001 à Paris sur les Téléservices publics, Usages et citoyenneté (http://www.creis.sgdg.org/menu/actualites_creis/creis-pv.pdf), le bilan et perspectives de la mise en réseau des services publics (Patricia Vendramin) nous donnent les enjeux de la nouvelle Cybernétique :
"La mise en réseau de la sphère publique et le développement de l’Internet pose des problèmes de régulation d’une nature nouvelle. De nouveaux enjeux apparaissent, relatifs à la protection des personnes, à la réglementation des échanges, à la cybercriminalité, etc. De nouveaux acteurs apparaissent également et s’octroient un rôle de régulateur. Les principes édictés sont souvent non contraignants et interpellent surtout la " bonne volonté et la raison ". Une réflexion sur les critères d’une régulation démocratique paraît essentielle. Quel doit être le rôle de l’État, celui des usagers, et celui des acteurs économiques ? La mise en réseau des services publics et l’expansion de la télémédiation et du self-service pourraient accroître de manière transversale des inégalités et en introduire de nouvelles là où il n’y en avait pas. ... Les faits et les analyses le démontrent : aujourd’hui, les TIC génèrent et renforcent des clivages sociaux plus qu’elles n’en suppriment. …
Les nouvelles formes de citoyenneté arrivent avec les technologies de réseau, et plus spécifiquement l’Internet, qui laissent entrevoir de nouveaux canaux et de nouveaux espaces pour l’expression démocratique. Les expériences de téléconsultation, télédémocratie ou micro-contestation sur Internet sont déjà très nombreuses. Il s’agit aujourd’hui de réfléchir au rôle, au fonctionnement, à la régulation et au pouvoir de ces nouveaux moyens d’expression et de coalition en ligne. Il convient cependant d’éviter un engouement moderniste et dénué de critiques pour ces nouvelles formes d’expression de la citoyenneté. Celles-ci doivent être pensées en complémentarité plutôt qu’en substitution des formes traditionnelles d’expression de la citoyenneté. C’est également l’articulation entre toutes les formes d’expression démocratique, éprouvées et innovantes, qui doit être réfléchie de manière concertée et ... démocratique.".
La boucle n'est alors pas de substitution donc pas toujours négative mais complémentaire selon les besoins, et caractérise une évolution possible non explosive par organisation auto-adaptative, le complément prenant ou pas plus d'importance selon son efficacité, donc minimisant l'erreur, la gêne ou les contraintes abusives, propre de l'inhumain ou du trop humain.
Recherche lexicographique
En recherche lexicographique, utilisant
les définitions tirées du petit dictionnaire Larousse, la
construction d'un hypertexte sur le champ lexical du mot réseau.
(Mel Vadeker, 1997, http://perso.club-internet.fr/vadeker/hyperezo/)
nous donne les relations entre Réseau et Cybernétique qui
dessinent, parmi les chemins multiples, l'Informatique comme l'intermédiaire
le plus court. Cybernétique, Système et Information fond
un triangle, mais Cybernétique, Système et Informatique forme
un autre triangle plus important dû sans doute au fait que dans l'informatique,
l'électronique et l'automatique à l'origine sont très
liées, donc plus près du physique que de l'humain. Si entre
Réseau et Information le concept de Communiquer intervient naturellement
(les machines communicantes), l'intervention de l'humain va s'impliquer
dans la communication à travers le Groupe, la Société
et la Relation, pôle plus éloigné de la Cybernétique
montrant que le Réseau régulé, ou comme moyen de régulation,
n'est pas encore prise en compte dans la Société sur le plan
humain.
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Réseaux biologiques
Dans la recherche et l'étude
en Vie artificielle, l'analyse des processus d'auto-organisation et processus
d'homéostasie chez les fourmies, montre que les feedbacks internes
négatifs de la fourmillière compensent par régulation
les rétroactions positives environnementales favorisant l'amplification,
voire l'explosion naturelle du système, pour chercher des équilibres
de survie (Vie artificielle : Où la biologie rencontre l'informatique,
Jean-Philippe Rennard, Éditeur Vuibert informatique, 2002).
En neurobiologie, si la théorie
réticulaire de l'éveil (1949) a été abandonnée
en 1983, l'étude systémique des structures et mécanismes
responsables du cycle veille sommeil (Michel Jouvet, Encyclopedia Universalis,
http://sommeil.univ-lyon1.fr/articles/jouvet/encyclo_universalis/executif.html)
nous montre l'importance des réseaux dans l'activité humaine
: "Récemment découvert, le système à histamine
est considéré comme l'un des systèmes les plus importants
de l'éveil. Les systèmes d'éveil sont disposés
en réseaux. C'est-à-dire que l'excitation pharmacologique
de l'un est suivie par l'activation de tous. Le système à
histamine, est considéré comme l'un des systèmes les
plus importants. On admet actuellement que l'organisation des réseaux
exécutifs de l'éveil est activé par d'autres systèmes
venant du tronc cérébral, dont la formation réticulée
mésencéphalique et le noyau réticulé bulbaire
magnocellulaire. L'ensemble de ces structures du tronc cérébral
reçoit des collatérales, des afférences sensorielles
et végétatives qui participent ainsi au maintien de leur
activité. On doit ajouter également à ces réseaux
ascendants qui contribuent à l'éveil cortical (donc à
la "conscience", à la mémoire et aux différents processus
cognitifs), deux autres systèmes qui jouent un rôle majeur
dans la régulation de la motricité et du tonus sympathique."
Quand "les systèmes adaptatifs
ne se contentent plus d'une boucle de feedback entre une sortie et une
entrée, ils élaborent des représentations de leur
environnement pour se mettre en situation d'acteur par rapport à
celui-ci, avec une forte capacité d'anticipation, c'est à
dire de construction artificiellement élaborée". Un système
producteur de faits de conscience peut être considéré
comme un certain système adaptatif (Conscience artificielle et systèmes
adaptatifs, Alain Cardon, Ed Eyrolles, 2000).
Comportement à intelligence
individuelle, collaborative et coopérative
Quand un monde nait ou se crée,
une des facultés de l'esprit ou une volonté intellectuelle
est de le gouverner. Ainsi "La planète des esprits : Pour une politique
du cyberespace" (Philippe Quéau, philosophe, fondateur d'Imagina,
Édition Odile Jacob, 2000) où le Pouvoir des lois donnerait
au Virtuel un rôle besogneux d'une tradition Gutenbergienne : "La
nouvelle imprimerie : le virtuel, abstraction concrète". Une idée
que l'on concrétiserait par l'impression sur un support issu du
virtuel numérique, de l'ordinateur en tant qu'outils de production.
Mais que serait l'abstrait comme concret virtuel et le concret comme virtuel
abstrait. En fait l'Écriture, toujours l'Écriture, celle
qui fait les Tables de la Loi. Et la boucle est bouclée. Mais une
boucle à l'envers où l'écriture n'est pas une finalité
mais la source première de toute chose, la boucle du pouvoir intellectuel.
Pourtant le Virtuel numérique fait chaque jour ses preuves non pas
comme outils mais comme média de projection de son propre virtuel
mental permettant la réflexion propice à la création.
Le virtual casse la sacro-sainte dualité abstrait-concret pour s'imisser
et prendre pleinement sa place dans le trilogie cybernétique concret-abstrait-virtuel,
une façon de redonner poétiquement à l'Homme toutes
ses falcultés équilibrées du corps, de l'esprit et
de l'âme (prise de conscience d'un inconscient).
Et de nouvelles intelligences se créent
en réseau : certes les intelligences individuelle et collective
(Pierre Lévy, 1994) mais également les intelligences collaborative
et coopérative où les émetteurs ne sont pas uniques
et les structures d'organisation plus complexes. En effet, l'accroissement
des possibilités de l'information, dans sa transmission et diffusion
mais surtout dans son interactivité favorisant l'échange
donc l'expression, la discussion, la réflexion, le contrôle
convergent, divergent, intégrateur ou différenciateur, diviseur,
confrontateur, démultiplieur et amplificateur, développe
les facultés humaines relationelles.
Dans les années 70, l'auteur a travaillé sur les réseaux (optimisation de réseau à destruction partielle, Thomson, 1973) et sur les textures des quanta sonores dans le timbre musical ou bruital, et des images microscopiques biologies chromatiniennes (noyau cellulaire, CEA, 1974) et cellulaires (tissus, cultures, Université de Paris 13, 1981) dans les années 80, pour aborder dans les année 90, de façon plus générale, les textures de concepts dans les bases de données relationelles et les textures de l'information dans les réseaux.
Plus que dans un texte linéaire, l'analyse texturologique des informaions multimédia permet de mettre en relief les concepts informationels.
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Quand des concepts se structurent,
le module linéaire qui les isole dans le texte,
peut prendre de la phase qui les
met en relief dans le contexte du réseau.
La virtualisation de la structure relationnelle des textures par l'image auto-organisante et interactive permet d'analyser une population en fonction des propriétés de ses éléments et des propriétés de textures relationelles, et d'y effectuer une typologie relationelle non topologique (pas nécessairement fait de classes et d'ordres mais de réseau de réseaux).
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L'auto-organisation se fait sur
des images de mesures structurelles du concepts (liens réticulaires
des éléments du concept)
La convergence vers des oscillations dans la succession des images dans le processus de classification montre, qu'après une phase transitoire, la classification est bijective s'il ne reste que deux images symétriques ou au contraire présente plusieurs points de vue (multi-modale) propice à la mise en volume.
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L'auto-organisation des concepts
entre-eux montre :
- les champs d'expression des concepts,
c'est à dire les regroupements
des racines et concepts associés
qui coopèrent à l'immanence
du concept (zones dans le rouge) donc la connaissance,
- et par complémentarité
(zones dans le bleu) l'ignorance
L'image finale est alors une représentation consciente
d'un état. Un processus temps réel fournirait un système
adaptatif à l'observation.
La taille des mémoires d'image n'a plus autant
d'importance qu'au départ (ici 256 individus avec 256 paramètres),
sauf dans un besoin d'image interactive devant utliser les "ascensseurs"
pour découvrir une population dans l'ensemble des mesures visualisées.
Et l'analyse est possible pour de grandes populations très variées
à l'échelle du monde (nous sommes bien loins des limites
des années 70 où l'analyse de 500 échantillons ayant
3 à 7 paramètres était déjà un record
par les méthodes traditionnelles de l'époque).
Et le Design du Concept est rendu possible
en contrôlant les formes (structures relationelles), les couleurs
(par exemple dans la trilogie concret-abstrait-virtuel), les éclairages
(apports des concepts environnementaux), et l'environnements et cadres
de vie du concept. Par exemple comme le montre la recherche lexicographique
précédente, le concept de cybernétique reste dans
le contexte de celui de l'informatique, du système et de l'information
mais ne s'identifie au groupe que par le concept de "communiquer", ou à
la Société que par le besoin de créer des relations
par la communication. Également la cybernétique semble se
relier au pouvoir par le moyen qu'offre le réseau à communiquer
de l'information, le concept de gouvernance n'étant pas encore présent.
Dans les années 2000, l'auteur fait évoluer
sa théorie vers les Texturologies Quantiques où la forme
relationelle est intégrée sous forme de distribution propre
aux capteurs, à l'instrumentation de mesure, ou de la perception
par des récepteurs spécifiques propice à une meilleure
identification. Reste à les virtualiser.
Images-clé,
Capture de mouvement, Simulation et Vie temps réel
Comme les technologies du cinéma et de la photo
ont influencé la vision de la philosophie du siècle dernier
(la photo comme instant de vie, la prise de vue comme tranche de vie, la
succession des instants qui annime la vie, quantification de l'espace-temps,
etc.), celles du virtuel numérique ne manquent pas d'initier ce
21-ème siècle. Techniquement, il est toujours possible de
tout calculer entièrement à chaque instant avec une haute
définition, pixel par pixel, image par image, séquence par
séquence, dans toute sa texture et sa phénoménologie
impliquée (matériaux, éclairage, mouvement). Enfin,
quand le temps n'a pas d'importance. Mais, quand le temps s'en mèle,
la course commence. Pour faire traditionnel, il suffit d'y mettre les moyens.
Mais quand il faut faire vite et bien, tous les moyens sont bons pour créer
l'illusion du réel, sans se rendre compte de la prise en compte
événementielle (images-clé) avec mémorisation
de ce qui ne varie pas (ou pratique pas), du calcul par interpolation de
ce qui change, de la compression et du codage. Le résultat en temps
différé fournit des rusches comme des prises de vue laissant
à l'étalonnage, à la calibration et à la colorimétrie,
le soin de parfaire le montage, comme d'habitude. Mais quand le temps presse,
le calcul s'optimise. Pas question de calculer chaque position de tout
les éléments de chaque objet ou sujet, l'acteur ou l'objet
en mouvement fournit ses informations lui-même en temps réel
(capture de mouvement) et l'acteur synthétique s'exécute
dans son décor numérique que la vision de l'image rend exemplaire.
Et quand le temps est permanent et immédiat, réfléchir
est instantané dans l'action et tout phénomène physique,
toute sensation, toute action et interaction se font en temps. Le précalculé
est minimisé selon la puissance de calcul qui lui assure l'action
temps réel avec ses interactions, réactions et rétroactions.
Si l'Histoire est une réflexion sur la mémoire et l'expérience
la réflexion sur la vie, la simulation devient alors la réflexion
sur la virtualisation, cette mise en support actif d'un non-réalisme,
d'un réalisme ou d'un trans-réalisme sur un média
qui s'exprime sous une forme spécifique pour permettre une perception
objective dont la réflexion subjective engendrera une volonté
projective. Si l'illusion suffit au Cinéma (ou presque) car la séance
devra bien se terminer, la vie est en perpétuel rebondissement,
et la navigation, la gouvernance ne peut se faire sans l'intégration
du processus d'information dans un processus de véracité
autant soit peu qu'il soit possible d'aborder le réel ou la cohérence
du réel perceptible.
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Mais est-ce seulement une question
de traitement de l'information ?
La Société française cherche a évoluer
:
Le Commissariat général au Plan vient de
publier son rapport sur les métiers face aux technologies de l'information
(à la Documentation française). Une bonne partie des conclusions
ne font que confirmer des convictions répandues dans les communautés
STIC (Pierre Berger, ASTI Hebdo) :
- les TIC vont de pair avec des réorganisations,
qui appellent à la fois à plus de compétences techniques
et plus de capacités d'adaptation aux changements d'organisation,
- les TIC comportent des risques d'exclusion,
- le fond des métiers subsiste, mais certains
métiers se recomposent.
Plusieurs propositions d'action sont mises en avant :
- développer la culture ergonomique dans les entreprises,
- encourager la négociation des changements,
- ouvrir le dialogue social sur la certification.
Si le PCIE (Passeport de Compétence Informatique
Européen, http://www.pcie.tm.fr/),
soutenu par l'Asti prend toute sa place, le Commissariat ne se contente
pas de la situation existante, et invite à "développer une
réflexion sur l'élaboration d'un certificat de qualification
professionnel (CQP) TIC".
D'autre part :
"... Des "organisations virtuelles", constituant des
communautés distinctes d'utilisateurs et de ressources associées
au sein d'une même infrastructure de grille, permettent de définir
maintenant dynamiquement des espaces de coopération autour de ressources
et d'objectifs communs, assurant le partage de logiciels et de puissants
moyens de traitement, par exemple en CAO par des entreprises et leurs équipementiers."
(Cinq questions à Marcel Soberman, ingénieur de recherche,
en charge de la coordination et de l'ingénierie des projets au département
Stic du CNRS http://asti.asso.fr/pages/Hebdo/h114/h114.htm).
Déjà
en terme de traitement conditionel de l'information, le nombre de rétro-actions
possibles et utiles en temps réel est important pour obtenir la
convergence d'un projet faisant intervenir un grand nombre de corps de
métier.
"L'appel aux grilles est tout à fait concevable
sous forme de services web, et la norme Ogsa (Open grid services architecture)
est en cours de spécification au sein du GGF (Global grid forum,
le principal organisme consacré au grilles). Cependant, il faut
rappeler que des applications peuvent échanger entre elles via les
web services sans être sur une grille, et qu'elles peuvent s'exécuter
sur une grille sans se préoccuper d'Ogsa. Par contre, cette norme
permettra l'interopérabilité entre grilles et apportera un
support intéressant pour des fonctionnalités telles que l'allocation
dynamique des processus en connaissance du nombre de processeurs disponibles
à cet instant." nous dit-il. Cela donne une idée des processus
en boucle instanciables et mise en jeu dans un processus de production
ou d'expérimentation piloté de façon automatique et
interactive en tenant compte de données environnementales évolutives.
Et ajoute-t-il : "...Je connais une entreprise qui exploite en réseau
quelque 13 000 unités centrales dans le monde. Et quand elle a besoin
de puissance supplémentaire, elle achète 1000 PC de plus.
Mais on finit toujours par buter sur des limites. Ne serait-ce que la complexité
de gérer de tels parcs, de leur trouver des locaux climatisés...
". Les rétro-actions ne concernent plus seulement le traitement
de l'information mais bien l'organisation et la politique de développement
et de maintenance. La Cybernétique n'est pas seulement une régulation
de l'information ou un traitement de l'information faisant intervenir des
régulations, mais également une volonté et une énergie
à gérer la matière, les outils et instruments, les
ressources en matériel.
Et poursuit-il : "Le recours à des grilles multiples
s'imposera d'autant plus que l'on dispose de plus en plus d'outils permettant
un accès transparent aux ressources. On peut s'inspirer ici de ce
que font les opérateurs téléphoniques : c'est à
peine si l'on sait que l'on travaille avec SFR, Bouygues ou Orange. De
toutes façons, le client n'a pas à se préoccuper des
accords qui les lient entre eux .... Et des solutions sont indispensables
du point de vue d'un partage équitable des coûts, de la rémunération
des services, mais aussi comme outil de contrôle - envers des travaux
qui utiliseraient incorrectement la puissance de l'outil - et de régulation
du système." Et là tout recommence : si le "Qui contrôle
quoi ?" n'est qu'un problème d'organisation et de répartion
des tâches, le "Qui contrôle qui ? Ou "À qui profite
le contrôle ?" reste un problème de Société,
de cytoyen, d'Humanité qui ne peut être en reste. En régulant
la peur paranoïac des extrèmes, mais dont l'élimination
pourrait mener à l'aveugement, le processus de questionnement et
surtout de réponse sociale pratiquement temps réel avec compensation
des effets ou des méfaits de bord est une problématique actuelle
toujours vivante de tous les jours aussi bien dans le cadre local que mondial.
Le Cybernétique se trouve alors dans le coeur de la Systémique.
Conclusion
Cybernétique, Systémique
ou Sciences et Technologies de l'information (STI), si la discipline évolue
avec son nom, tout en gardant son passé, son histoire, ses origines
et ses références, vers un sens plus généraliste,
les particularités comme la rétro-action ou feedback, le
contrôle et la régulation d'une chaîne ou d'un processus
bouclé, leur ayant donnés naissance, sont devenues presque
des banalités, leur complexité propre, résolue, les
faisant évoluer vers des complexités de réseau et
de réseau de réseaux, où elles s'exercent en grand
nombre diversifié, tout système plus simple pouvant s'intégrer,
analysable en sous ensemble ou catégorie isolable.
A la Cybernétique viennent s'adjoindre les notions de Cyber-espace, Cyber-culture, Cyber-control, Cyber-criminalité, Cyber-sécurité, Cyber-Éthique où la notion de réseau est latente. Alors si le réticulaire faisait évoluer la Cybernétique vers la Cyberrétique ou en simpliant la Cyberétique ou la Cyberique pour parler de la Cybericité des réseaux d'information, ce monde multimédia de réalité virtuelle, de réalité augmentée et de réalité simulée, où imaginaire, langage et mouvement se mixtent de plus en plus dans notre réalité de tous les jours.
En France si le Cybernéticien peut correspondre à un profil, dans le monde du travail, aussi bien comme un super-technicien de la régulation qu'un chercheur de haut niveau, le systémicien généraliste chargé des systèmes complexes d'information sera-t-il celui de l'ingénieur informatique de demain ? Comme l'avait souhaité Von Bertalanffy.
A moins qu'il ne devienne, plus spécifiquement,
le "Cyberéticien", qui n'inclut pas celui de la pleine prise en
charge du "Big Brother", "grand maître du réseau" que lui
confère la cybernétique en tant que science de gouverner
("en tout puissant") mais fait partie du systémicien, grand ouvrier,
voire "grand oeuvrier", alors plus spécialiste dans la self-gouvernance
en environnement réseau à puissance et pouvoir réparties.
De "l'Out of control" de Kelvin Kelli, nous pouvons dire que, dans les
faits, "all is under control", tout est sous contrôle, mais soit
en auto-contrôle (self-control) ou en contrôle naturel (Natural-control).
Pour ce qui est du contrôle humain (Human-control) il est encore
très mal réparti entre l'individuel, le collectif et le coopératif,
selon les besoins. Et il faudra encore de longues luttes démocratiques,
professionelles et économiques pour le faire converger vers un idéal
ou plutôt vers une réalité fiable et efficace pour
tous.
Alors après l'indépendance,
l'autodétermination, l'autogestion, pourquoi l'auto-gouvernance
coopérative, dans le cadre des Droits de l'Homme, ne serait pas
le nouveau "deal", le nouveau but de la Cybernétique ?